Des chefs d'entreprises turques spécialisées dans le textile rencontreront leurs homologues algériens les 16 et 17 septembre à l'hôtel Sofitel pour débattre, notamment, du projet de création de deux complexes de textile, à partir de 2013, à Relizane et à Bejaïa. Cette rencontre est organisée à l'initiative de la Chambre de commerce d'Istanbul en collaboration avec l'Association industrielle de fabrication de sous-vêtements turque. La délégation turque, qui séjournera à Alger du 15 au 18 septembre, aura à discuter affaires avec, non seulement des représentants d'entreprises publiques spécialisées dans le textile, mais aussi avec ceux des Chambres de commerce régionales. « Il sera surtout question de la réalisation d'un complexe de fabrication de sous-vêtements, de bonneterie et de textile de sport à Bejaia. Celui de Relizane sera spécialisé dans le prêt-à-porter », précise Zaki Guvercin, représentant de la Chambre de commerce d'Istanbul, soulignant que le projet des deux complexes engendrera quelque 50 000 emplois du côté algérien. Pourquoi les sous-vêtements ? « C'est parce que la demande de ce genre de vêtements est de plus en plus importante en Algérie », observe-t-il. En moyenne, explique-t-il, le citoyen algérien consomme entre 6 et 7 kilos de vêtements/an. « Ce volume est en hausse de 10 à 15%/an », note-t-il. Conséquence : durant les derniers quatre mois, l'Algérie a importé pour 250 millions de dollars de textile de la Turquie, pour un total des échanges commerciaux estimé à 4,5 milliards de dollars. Les perspectives s'annoncent bonnes pour les exportateurs turcs. Mais ils veulent plus. « Nous sommes pour la suppression du visa entre les deux pays et nous espérons que le projet d'établissement d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et la Turquie aboutisse », souligne M. Guvercin. La création des deux complexes de textile selon la règle 51/49% pour le complexe de Bejaia (celui de Relizane sera détenu à 83% par la partie algérienne et 17% par la partie turque), coutera 2 milliards de dollars. La participation turque dans ces deux projets ne sera pas seulement financière mais également stratégique et de marketing. « Nous comptons proposer nos modèles et nos créations. Mais les articles seront adaptés aux exigences du marché et porteront la marque algérienne », indique M. Guvercin. Les premiers articles issus des deux complexes seront mis sur le marché dès 2014. « Les usines existent déjà, il s'agit de les réhabiliter. Le personnel qualifié, ce n'est pas ce qui manque en Algérie. Toutes les conditions sont donc réunies pour que les complexes soient productifs rapidement », précise-t-il. La partie algérienne envisage, via ces complexes, de couvrir 30% des besoins du marché en textile comme première phase. Elle prévoit aussi, conclut M. Guvercin, d'exporter vers l'Afrique et l'Europe.