Allons, allons, ce n'est pas l'eau qui manque dans cette région, c'est, bien sûr, l'effort,-pour ceux qui sont chargés de le faire-, de l'amener au foyer et de veiller à ce qu'elle soit toujours disponible, - leur travail quotidien, en somme ! Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a effectué ce jeudi une visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Guelma. Un périple marathon d'une journée, qui n'a finalement rien apporté de nouveau pour la wilaya, sauf des constats amers. « Vous avez des ressources avérées mais mal gérées !» dira le ministre à chaque point de sa visite. Ainsi, il y a de grands projets de mobilisation encore à réaliser dans la wilaya, nous dit-on, au vu de ses importantes ressources hydriques souterraines et superficielles. A ce jour, les 55 forages en service, le barrage de Bouhamdane, celui de Gafta et autres petites retenues colinéaires, ne suffisent pas à approvisionner les populations de la région, bien que cela se chiffre en 70 millions de m3/an d'eau mobilisable. Une équation, qui n'a d'autre inconnue, que les pannes chroniques engendrées par la vétusté des réseaux d'adduction et des conduites à l'intérieur des villes et villages, s'accordent à dire les professionnels du secteur. A ce sujet, des vieux projets refont surface, il s'agit de la rénovation de la conduite d'adduction du tronçon Hammam Bradaâ au pont de l'oued Seybouse située à quelques encablures au nord du chef-lieu de wilaya. Une conduite plusieurs fois bricolée à coup de milliards durant les années 2000, qui n'avait rien donné justement pour l'alimentation des vieux quartiers de la ville de Guelma. D'un montant de 27,6 millions de dinars et un délai de réalisation de 8 mois, cette première tranche du projet est revisitée aujourd'hui pour réhabiliter l'ancien réseau d'AEP de la ville de Guelma. L'autre projet qui a tardé à être réalisé, c'est l'extension de la station de traitement des eaux du barrage de Bouhamdane, dont la date d'inscription remonte au 28 mars 2010 dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique (2005-2009). Une extension qui portera du simple au double le traitement des eaux, soit de 500 à 1000 l/s. Ce projet cible 180 000 habitants des communes de Guelma, Oued Zenati, Sellaoua Announa, Bourdj Sabath, Aïn Regada et Ras El Akba. Annoncé en grande pompe, il y a plusieurs mois par les autorités locales, le barrage de Koudiet Haricha, à 15 km à l'ouest de la ville de Guelma sur l'Oued Charef, est un autre projet d'envergure qui traîne, l'ordre de service ayant été délivré le 13 avril 2010. A ce sujet le ministre s'est contenté de dire qu'il faut accélérer l'étude». Le projet du curage, de l'aménagement et du recalibrage de l'oued de Oued Zenati qui traverse cette ville, accuse également un retard. le chantier traîne depuis 2009. L'objectif de ce projet, expliquent les concepteurs, consiste à l'achèvement de la construction d'un canal en béton armé pour protéger les habitations des crues. L'ouvrage collectera, évacuera puis séparera les eaux pluviales des celles usées et transferera ces dernières à la future STEP d'Oued Zenati afin de protéger le barrage de Bouhamdane de la pollution. Quoi qu'il en soit, la situation qui prévaut dans le secteur n'est pas reluisante. Si les projets s'accumulent dans la wilaya, les habitants, eux, ne voient aucun changement, bien au contraire, la situation va en se dégradant !