Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Ahmed Betatache, qualifie la présente rentrée sociale et politique de «très difficile et très compliquée jamais vécue jusque-là par l'Algérie». Il s'exprimait ainsi dans son allocution d'ouverture, jeudi, de l'université d'été qu'organise son parti, durant trois jours, à Souk El Tenine, sur la côte est de Béjaïa, sous le slogan «Les forces de l'avenir». Quelque 300 militants représentant 38 fédérations, selon le chargé de la communication du parti, Youcef Aouchiche, ont signé leur présence depuis le premier jour, outre quelques membres du conseil national, des élus du FFS et de trois membres du présidium, Rachid Halet, Ali Laskri et Saïda Ichallamene. M. Betatache a mis l'accent sur «la crise institutionnelle» traduite par «la majorité des institutions de l'Etat (qui) sont paralysées et ne fonctionnent pas normalement». «La situation sécuritaire aux frontières est porteuse de tous les risques. Tout cela est à même de fragiliser le pays et menacer sa stabilité, son unité et son indépendance» a-t-il alerté. Et de souligner que le projet du parti de créer un mouvement au sein de la société a pour objectif «de construire un avenir auquel participera tout le peuple algérien» et qui est «capable de faire face à tous les risques et menaces». Au FFS, on se dit «convaincus que cet avenir ne se construit que par un vrai consensus national. Un consensus qui ne tourne pas autour du maintien de ce système, plutôt pour construire une alternative démocratique». Dans son allocution, lue en langue arabe, Ahmed Betatache est revenu sur les ratés de la situation sociale et économique et la paupérisation qui contraste avec les caisses pleines de l'Etat, «objet de dilapidation par des responsables censés protéger l'argent du peuple». Les scandales de corruption étalés sur la place publique ne sont, pour le porte-parole du FFS, «que la partie apparente de l'iceberg». «La corruption est devenue l'une des institutions sur lesquelles s'appuie le système», a-t-il estimé, avant d'annoncer la tenue prochaine de la conférence nationale économique et sociale. Une rencontre qui se tiendra à la fin du mois en cours, selon Youcef Aouchiche. Les travaux de cette session ont été inaugurés par une conférence-débat animée, en soirée, par Mohamed Hennad, politologue, Zoubir Arous, sociologue, et Hocine Haroun, président de l'APW de Tizi Ouzou, sur «Le rôle de la société civile dans la construction d'une alternative démocratique». La journée d'hier a été consacrée à trois ateliers de travail mis en place autour des thèmes de la jeunesse, la femme et des mouvements sociaux.