Les manifestants ont incendié le complexe sportif de proximité. La petite ville d'Ath Laksar, à 30 km à l'est de Bouira, a vécu une journée agitée, hier. En effet, des centaines de jeunes, pour la plupart des sportifs de l'Association sportive de la commune d'Ath Laksar (ASCAL), visiblement chauffés à blanc, ont mis le feu au complexe sportif de proximité (CSP) de la localité, a-t-on appris de sources locales. Les manifestants ont également saccagé quelques micro-ordinateurs, les bureaux et mis le feu au tatami de la salle. Cette action de rue se veut, témoigne-t-on, être un message aux responsables du secteur, à leur tête la direction de la jeunesse et des sports, «qui n'ont pas pris en considération les revendications des sportifs activant au niveau de ce centre». «Cela fait des années que les athlètes de la section full contact s'entraînent dans de mauvaises conditions. Nous sommes dépourvus du minimum», a déclaré un jeune, joint par téléphone. D'autres accusent les services de la direction de la réglementation des affaires générales de la wilaya (DRAG) qui n'ont pas délivré d'agrément à leur association. «C'est une association sportive, pas un parti politique pour que les services de la wilaya refusent de nous délivrer ce document», tonne un autre manifestant. Les sportifs protestataires exigent des équipements sportifs et une aide financière pour leur club. Le premier responsable de la wilaya, Nacer Maaskri, qui s'est rendu sur place, a tenté vainement de calmer les esprits. Cependant, il a ordonné aux responsables locaux (APC et DJS) de procéder à l'évaluation des dégâts causés et de reprendre les travaux de réhabilitation du complexe en question, apprend-on de mêmes sources. Nos sources précisent en outre que des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes qui ont accompagné le wali de Bouira. Les manifestants ont également procédé à la fermeture du siège de la mairie. D'après nos sources, un véhicule du cortège du wali a été touché par des jets de pierres lancées par les jeunes. Un élu d'obédience FLN à l'APW a été blessé. A l'heure où nous mettons sous presse, un dispositif impressionnant de forces antiémeute de la Gendarmerie nationale dépêchées sur place a bouclé tous les accès de la ville. Plusieurs jeunes manifestants ont été arrêtés. La sortie du wali, la première du genre sur un lieu de protestation, s'est avérée un échec puisqu'il n'a pas réussi à calmer les jeunes de la localité. Une situation qui confirme de plus en plus le manque du dialogue entre autorités et citoyens.