A l'issue d'une réunion tenue par le conseil national provisoire du Syndicat national d'Algérie Poste (SNAP), il a été affirmé, dans un communiqué rendu public vendredi, que les postiers ne sont pas pleinement satisfaits des résultats de leur dernière grève, «notamment en ce qui concerne les sanctions qui ne sont toujours pas levées». Le conseil national provisoire du SNAP entend ainsi interpeller la tutelle quant au non-respect de certains des engagements pris à l'issue de leur débrayage, dont «les sanctions, que la tutelle a promis de lever dans les meilleurs délais, qu'elles soient matérielles, morales, judiciaires ou encore les licenciements». «Au cas où notre doléance n'est pas prise en considération, les travailleurs seront contraints d'utiliser divers moyens de protestation, conformément à la loi en vigueur», menacent les postiers. Cette décision de renouer avec la grève sera certainement tranchée lors de la prochaine réunion du conseil national provisoire du SNAP, prévue «après l'Aïd El Adha», «et ce, pour se prononcer sur la concrétisation des promesses de la tutelle et de l'administration comme convenue lors de la grève précédente», peut-on lire dans le communiqué. Le SNAP semble ainsi prévenir le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, dont la «tête» a fraîchement été remplacée, qu'un recul dans les mesures prises sont inenvisageables, et qu'elles seront sanctionnées par de nouveaux mouvements de protestation. Le secteur de la poste connaît, depuis plus d'une année, une incessante instabilité, marquée par le manque de liquidités et les fréquentes paralysies dues aux grèves observées par ses employés. La dernière en date remonte au mois d'août – elle a duré une semaine – pendant laquelle des milliers d'agences et de bureaux de poste n'ont pas fonctionné, et ce, dans quelque 27 wilayas. Les grévistes revendiquaient, entre autres, l'application de l'accord portant sur une augmentation des salaires de 30% avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Ces débrayages n'ont pas été sans désagréments pour les citoyens, et tout particulièrement pour les usagers des comptes courants postaux, comme, entre autres, les fonctionnaires, les retraités et étudiants. Ce sont ainsi des millions de ménages – le nombre de détenteurs de comptes CCP s'élèverait à quelque 14 millions – à avoir été privés d'argent durant tout le temps qu'ont duré ces différentes grèves. Par ailleurs, le SNAP annonce dans ce document qu'il a décidé le «boycott des élections du 1er tour du comité de participation, et ce, dans l'optique de permettre aux travailleurs crédibles de participer au 2e tour conformément à la loi».