Crise syrienne, lutte contre le terrorisme et circulation des personnes au menu. Crise syrienne, lutte contre le terrorisme, échanges économiques et circulation des personnes ont été les principales questions inscrites à l'ordre du jour de la visite qu'a effectuée, hier à Alger, le chef de la diplomatie canadienne, John Baird. «Il s'agit d'une visite opportune visant à renforcer les liens entre deux pays qui ont un rôle important à jouer sur la scène internationale», estime Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères fraîchement installé à la faveur du remaniement du gouvernement Sellal. Recevant son homologue canadien, son premier hôte en tant que ministre, R. Lamamra a souligné, lors d'une conférence de presse conjointe tenue au siège des AE, que l'Algérie est le plus grand et plus ancien partenaire du Canada en Afrique et dans le Monde arabe avec un volume d'échanges ayant atteint l'année dernière 6,5 milliards de dollars. Une relation que les deux partenaires aspirent à renforcer, notamment après l'expérience de la coprésidence du groupe de travail du Forum mondial de lutte contre le terrorisme au Sahel. «Nous avons de bonnes relations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, nos services de sécurité travaillent en étroite collaboration et nous avons discuté des possibilités de renforcer cette coopération», a indiqué John Baird. Et à Ramtane Lamamra d'enchaîner : «La menace terroriste dans la région est visible sur nombre de nos frontières. L'Algérie est le seul pays stable dans la région, au moment où des pays frères et amis font face à cette menace. L'Algérie est donc, de l'avis de nos partenaires, un facteur de stabilité dans la région et un partenaire efficace.» Le chef de la diplomatie algérienne estime aussi que «la situation dans la région est sensible et les défis que nous avons à relever sont importants. Ce qui s'est passé au Mali peut se produire ailleurs, nous avons de ce fait un devoir de solidarité et de coopération afin de contrecarrer toute menace. Certes, pour l'Afrique, il faut des solutions africaines, mais toute aide de nos partenaires est une réponse à cette demande de solidarité. Nous participons aussi directement à la stabilité et à la sécurité de nos pays partenaires du Nord en faisant face au terrorisme et autres dangers dans la région». Soulignant par ailleurs l'importance du facteur humain dans les relations bilatérales, le ministre des AE a annoncé la possibilité de renforcer le nombre de vols aériens entre les deux pays. «100 000 Algériens résident au Canada, ce qui participe à créer entre nos deux pays un pont humain ouvrant des opportunités de développement de nos échanges, notamment économiques», a précisé M. Lamamra, en disant avoir transmis la demande de la compagnie aérienne Air Algérie de pouvoir effectuer des vols chaque jour de la semaine vers et à partir de Montréal. «Air Algérie a émis le vœu d'assurer des vols quotidiens, la requête est introduite au niveau du gouvernement. L'accord de principe est favorable et M. Baird nous assure d'un soutien très fort», a annoncé M. Lamamra en informant de la tenue, l'année prochaine, d'une conférence sur le renforcement de la coopération universitaire. La crise syrienne a pris la part du lion des discussions entre les deux ministres. «Nous avons discuté en profondeur de cette crise et du développement positif de l'accord russo-américain qui est, de notre point de vue, prometteur et ouvre des perspectives. L'Algérie a exprimé son soutien à l'initiative de la Fédération de Russie et son soutien à l'interaction positive qui s'est développée entre la diplomatie russe et américaine, à l'unité du Conseil des Nations unies dans la recherche d'une solution politique, et à l'action menée par Lakhdar Brahimi en qualité d'envoyé spécial des Nations unies et des Etats arabes en vue de la relance du processus politique pour aller vers la conférence Genève 2. Bien sûr la tragédie de l'utilisation des armes chimiques, quel que soit l'auteur de cet acte particulièrement répréhensible et condamnable, est intervenue dans le cadre d'une tragédie plus grande, la guerre civile en Syrie a coûté des dizaines de milliers de vies humaines. La solution ne peut être que globale, pacifique et politique. Le fait que cette stratégie de la solution politique ait gagné du terrain tend à suggérer que d'un mal absolu, la communauté internationale peut opérer un sursaut salutaire et aller vers une solution politique qui, elle, est le bien que nous appelons tous de nos vœux.»