Pour sa première sortie médiatique, Ramtane Lamamra, le tout nouveau ministre des Affaires étrangères, a assuré hier de la stabilité de l'Algérie au plan régional. «L'Algérie est le seul pays stable dans la région du Sahel et dans l'espace nord-africain», fera savoir le successeur de Mourad Medelci lors d'une conférence de presse animée hier conjointement avec son homologue canadien John Baird, en visite officielle en Algérie. Ramtane Lamamra enchaîne en affirmant que cette stabilité fait l'objet d'une vision stratégique que développent nombre de pays occidentaux, le Canada y compris, au sujet de l'Algérie et avec laquelle ils entretiennent des relations de partenariat. «Notre stabilité constitue cette vision stratégique de nos partenaires occidentaux, tels que le Canada. Ces derniers considèrent aussi l'Algérie comme un acteur efficace dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé», appuie le successeur de Mourad Medelci à la tête du ministère des Affaires étrangères. Ses propos sont vite confortés par son hôte John Baird qui a souligné dans sa prise de parole le rôle de leadership régional qu'occupe l'Algérie notamment en matière de lutte contre le terrorisme. «Le Canada et l'Algérie sont de solides partenaires au sein du forum mondial de la lutte contre le terrorisme, où ils co-président le groupe de travail sur le Sahel», écrit John Baird dans une déclaration remise à la presse où il précise notamment que le terrorisme «demeure le grand fléau de notre génération. Et au tout nouveau ministre algérien d'ajouter : «L'Algérie ne ménage aucun effort pour mieux sécuriser son espace géopolitique. J'ai toujours dit que les problèmes africains doivent être solutionnés par les pays de l'Afrique eux-mêmes. Toutefois, toute contribution de la part des pays occidentaux dans le sens de stabiliser les pays de l'Afrique est la bienvenue et l'Algérie a toujours favorisé le dialogue et la coopération avec ces mêmes pays», dira-t-il en substance. L'Algérie soulagée sur le dossier syrien Les derniers développements sur la scène internationale concernent le dossier syrien, à savoir l'accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie portant sur la mise sous contrôle de l'arsenal chimique en Syrie accueilli avec satisfaction par le nouveau chef de la diplomatie algérienne. «L'interaction positive qui s'est développée entre la diplomatie russe et américaine augure d'une solution globale pour résoudre la crise en Syrie, laquelle solution ne pourra être que d'ordre politique», a laissé entendre Ramtane Lamamra. Il rappellera, au passage, la position constante de l'Algérie concernant ce dossier, à savoir la préférence d'une solution politique au détriment de toute intervention militaire. L'accord conclu entre les USA et la Russie certifie «d'une sagesse qui a prévalu dans le règlement de la crise syrienne», a encore ajouté le conférencier qui se réjouit en outre de la ratification par la Syrie de la Convention internationale de l'interdiction des armes chimiques. Tous ces développements «ouvrent des perspective pour la société syrienne de renouer avec la paix et d'en finir avec une tragédie ayant causé la mort de plusieurs de personnes».
Des dessertes aériennes quotidiennes vers le Canada Au chapitre des relations bilatérales entre l'Algérie et le Canada, les deux ministres des Affaires étrangères ont assuré d'une coopération plus que satisfaisante enregistrée dans ce domaine. Cette coopération devant se muer pour atteindre le stade d'un véritable partenariat incluant notamment les PME algérienne et canadienne, la création de l'emploi dans les deux pays, comme l'a indiqué Ramtane Lamamra. Ce dernier fera part en outre de la possibilité d'organiser des dessertes aériennes au quotidien vers le Canada. «Air Algérie a émis le vœu de pouvoir organiser tous les jours des vols vers le Canada. La requête a été introduite auprès du gouvernement canadien, a-t-il indiqué, précisant que cette demande a été suivie d'un accord de principe.» En attendant, le ministre a expliqué que «ce souhait doit automatiquement être suivi de procédures», affirmant que son homologue canadien soutient cette demande. «Nous sommes assurés d'un soutien très fort qui, certainement, amènera vers un résultat satisfaisant», a-t-il dit.