Le nouveau ministre des Affaires étrangères (AE), Ramtane Lamamra, a reçu hier à Alger, son homologue canadien, John Baird, avec lequel plusieurs points ont été abordés et discutés. C'est le premier entretien officiel pour le nouveau ministre algérien des Affaires étrangères depuis son installation le 11 septembre dernier. Ramtane Lamamra a reçu son homologue canadien, hier au niveau de son siège ministériel à Alger, avant d'animer conjointement une conférence de presse. Il était, en effet, question d'aborder trois points essentiels et d'intérêts communs : les crises dans le monde, la lutte contre le terrorisme et les relations économiques entre les deux pays. La situation en Syrie était l'une des questions longuement discutées entre les deux responsables. Le Canada, comme l'Algérie, salue l'accord passé entre les Etats-Unis et la Russie et espère une fin meilleure à cette guerre civile syrienne. Le ministre algérien a souligné à cet effet, que l'initiative américo-russe est à la recherche d'une solution politique et que l'Algérie a toujours opté pour des solutions pacifiques afin de maintenir la stabilité dans la région. Une stabilité qu'elle veille à maintenir ailleurs dans le monde mais aussi sur son territoire notamment après la décennie noire. Ce passage a permis à l'Algérie d'acquérir une expérience remarquable en matière de lutte contre le terrorisme et y est devenue par la suite un exemple mondial duquel les différents pays se rapprochent à l'exemple du Canada. «Nous avons trop parlé de la coopération entre les agences de sécurité au Canada et en Algérie. Nous devons féliciter l'Algérie pour sa chefferie dans la région et nous sommes prêts pour plus de coopération», dira le ministre canadien. Lamamra a indiqué pour sa part que «la menace terroriste dans la région du Sahel s'est accentuée particulièrement dans les pays limitrophes de l'Algérie mais que cela n'a pas empêché nos partenaires étrangers d'admettre que notre pays est un élément de stabilité dans la région et très efficace dans la lutte contre le terrorisme. «Les phénomènes du terrorisme et du crime organisé sont des dangers qui menacent tout le monde», a-t-il soutenu. Et pour ce faire, il a indiqué que n'importe quelle contribution d'un pays ami est considérée comme réponse au devoir de la solidarité parce que, dit-il, «la menace terroriste est commune et donc la riposte contre ce fléau doit être commune». Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont convenu également à renforcer leur coopération sur le plan économique d'autant plus que l'Algérie compte 100 000 ressortissants au Canada. L'Algérie est, selon M. Baird, le premier partenaire du Canada en Afrique et au Moyen Orient en termes d'échanges commerciaux représentant «six milliards et demi de dollars américains en 2012», précise M. Lamamra. Le Canada veut aujourd'hui optimiser cette opportunité et accroître à long terme le développement de son économie et la création d'emploi. «Nous voulons offrir plus d'opportunités aux PME pour créer plus d'emplois en Algérie et au Canada », dit M. Baird. Ramtane Lamamra estime, quant à lui, que cette visite est venue en son temps pour lier, peut-être, le destin de deux pays frères. L'Algérie, leader dans le Groupe des 77 et le Canada, une des puissances économiques mondiales faisant partie du Groupe des 8. Aujourd'hui, ils se partagent la présidence du groupe de travail de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel dans l'unique intérêt d'instaurer la stabilité dans le monde.