Le projet du million de logements à réaliser, la question du million de logements fermés et celle des « ennuis de jeunesse » de l'AADL ont été les thèmes débattus hier, lors du forum de l'ENTV, qui a accueilli Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat. « Nous sommes descendus d'un taux d'occupation de logement (TOL) de 7,2 en 1999 à 5,53 en 2003. L'objectif est de l'abaisser à 5 et cela se fera par l'édification, ces cinq prochaines années, de un million de logements », a affirmé le ministre. Selon lui, actuellement, et en plus de ce qui a été projeté, 386 000 unités d'habitation sont en construction. Il faudra mobiliser 90 à 100 milliards de dinars chaque année pour atteindre cet objectif qui est passé, a affirmé M. Hamimid, par trois étapes que sont : « Le recensement des assiettes foncières dans l'ensemble des communes, un plan local d'habitat définissant les modalités de passage à un TOL de 5 et la définition des moyens financiers. » Pour ce qui est du million de logements fermés par leurs propriétaires, M. Hamimid n'a pas manqué d'affirmer le droit de tout possesseur de logement de le mettre ou pas en location. « A nous, peut-être, de rendre la location attractive en pensant à une défiscalisation ou à une intervention au niveau du code civil pour modifier le statut de la location », a-t-il souligné. Face à l'avalanche de questions à propos de la lenteur dans l'attribution des logements, et parfois l'arrêt des chantiers de l'AADL, le ministre de l'Habitat a minimisé cette lenteur en affirmant que les délais seront tenus, tout en imputant les retards au « manque de main d'œuvre qualifiée, dans la mesure où le SRAS a bloqué l'arrivée d'ouvriers chinois pendant plus de neuf mois ». Cette remarque du ministre a provoqué un tollé général parmi l'aréopage de journalistes qui a fait de cette phrase une équation simple : les travailleurs algériens ne sont pas qualifiés. « La demande en matière d'ouvriers en bâtiment est telle que les effectifs nationaux ne suffisent pas. Nous essayons, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur, de former les maçons algériens sur le tas et augmenter leur degré de qualification », a-t-il néanmoins précisé. L'épineuse question des charges et de la viabilisation des logements AADL ont été un sujet récurrent dans les questions des journalistes. Alors que les intervieweurs ne manquaient pas de souligner, cas concrets à l'appui, des situations précaires dans certaines cités, le ministre a nié catégoriquement l'attribution de logements non viabilisés. « Un dispositif de gestion des parties communes sera bientôt installé, il aura pour mission de récolter les charges, d'assurer la propreté, la sécurité et l'entretien des cités ; ce dispositif sera étendu aux OPGI. Dans ce cas, les acquéreurs de logements seront obligés de régler leurs charges et leurs loyers », a-t-il annoncé, comme pour justifier la cherté des charges des logements AADL. Enfin, et devant l'insistance des représentants des entrepreneurs qui se plaignaient de la mort lente de leur activité à cause des retards de paiement, le ministre a nié cet état de fait qu'il impute aux seuls contentieux entre l'Etat et les entrepreneurs. « Une enquête effectuée auprès du fonds de l'habitat a démontré que le délai commun de rétribution des entreprises de construction était de 8 jours », conclut Mohamed Nadir Hamimid.