Entre le 1er janvier et jusqu'au 30 juin 2006, les différentes entreprises de réalisation ont procédé, sous l'œil vigilant des services de l'habitat, au lancement d'un programme de réalisation de 702 000 unités. Le quota représente 65% du programme de construction prévu avant la fin de 2009. Une simple lecture des différentes évolutions du "fameux" programme de construction d'un million de logements, du président Bouteflika, suffit pour décevoir définitivement les pessimistes qui ont considéré, à un certain moment, que l'ambition était démesurée. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Mohamed Nadir Hamimid ne se fait guère de doute, en tout cas, quant à l'aboutissement et la concrétisation du programme dans les délais que le gouvernement s'est fixé. Concrètement, "161 000 logements ont été livrés jusqu'ici. Il est attendu que le chiffre des réalisation atteigne un quart de million avant même la fin de l'année en cours", a annoncé M. Hamimid lors de son passage, samedi soir, au Forum de l'ENTV. Concernant la répartition dudit programme de logement, qui, si besoin est, constitue l'un des engagements majeurs du chef de l'Etat, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisation a rappelé que 222 000 unités sont programmées dans le cadre des logements sociaux ; 229 000 logements dans celui de la location vente ; 243 000 rentrent quant à eux, dans le cadre des logements sociaux participatifs alors que la plus importante formule, comprenant l'exécution de 334 000 habitations, concerne l'habitat rural. L'AADL, en dépit de toutes les contraintes qu'elle rencontre pour la livraison de ses 55 000 unités continue de redonner espoir à des milliers de familles algériennes demandeuses de logements. La question du logement a été, et reste toujours un grand enjeu, une question complexe, qui traduit à la fois l'absence de stratégie de l'urbanisation, faibles capacités de réalisation, le tout conjugué à l'état de précarité avancée et de pratiques de spéculations effrénées. Par le biais de cet immense programme de réalisation d'un million de logements, les pouvoirs publics tentent, sans doute, de la manière la plus ferme et effective de solutionner la crise du logement. Les scènes d'indignation du président Bouteflika à son passage devant les bidonvilles, lors de ses nombreuses visites dans les wilayas du pays, sont notoires. L'éradication de ce phénomène qui travestit, gravement, l'image de nos villes est une priorité, un impératif. L'invité du Forum de l'ENTV affirme, à ce propos, que "525 000 bidonvilles ont été recensés à travers le territoire national". Et d'ajouter que 84 000 de ces "regroupements précaires", sont déjà éradiqués. Les autres, le seront graduellement. C'est-à-dire, parallèlement à l'achèvement des programmes en question, en veillant, rigoureusement, à ce que les bidonvilles ne soient pas transformés en fonds de commerce, par des gens sans scrupules. Les logements inoccupés constituent, eux aussi, l'autre face du même "aspect moral" de la crise du logement en Algérie. Selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, il y aurait "un peu plus de 28 000 logements inoccupés". "C'est un stock tournant", remarque M. Mohamed Nadir Hamimid. C'est une caractéristique qui rend la question épineuse. Beaucoup moins que ne l'est, en tout cas, l'autre problématique du squat des logements, pratique largement et particulièrement commise en Kabylie, dans le sillage des événement du Printemps noir, en 2001.