La première édition du supplément hebdomadaire consacré aux étudiants est livrée aux lecteurs. C'est la grande initiative éditoriale de votre quotidien pour la rentrée. D'autres suivront dans les prochaines semaines, pour étoffer davantage le contenu du journal. Nous avions compris, après la publication du résultat de la grande enquête auprès de nos lecteurs (voir l'édition du 18 juillet 2013), qu'El Watan devait évoluer. Nous prenons acte des préoccupations de ceux qui nous lisent quotidiennement depuis 23 ans. Certes, l'enquête a fait apparaître des points forts, à porter au crédit des journalistes – le traitement de la vie politique nationale et des affaires de corruption, les enquêtes, les reportages, les questions internationales, économiques, l'intérêt porté à l'histoire de la guerre de Libération nationale, l'actualité sportive… –, mais elle indique également que nos lecteurs attendent beaucoup plus de leur quotidien en s'intéressant davantage à la «vraie» vie des Algériens… Tout un programme. El Watan a besoin de s'enrichir, d'apporter des perfectionnements. Nous nous y attachons avec ferveur et enthousiasme, comme aux premiers jours de la création du journal, en 1990, porté par les mêmes valeurs humanistes et de combat pour la liberté de la presse dans notre pays. Le reniement des idées pour lesquelles se sont sacrifiés les journalistes assassinés par les islamistes armés durant la décennie noire n'est pas notre tasse de thé. La presse mondiale vit une crise structurelle dévastatrice. Des journaux disparaissent par centaines un peu partout. Comment faire face à la concurrence d'internet et que faire pour résister à la chute des recettes publicitaires — qui continuent de diminuer — sans pour autant récupérer cette déficience de la publicité sur le web ? Comment tirer son épingle du jeu dans notre pays, au milieu de près de 140 quotidiens dont la très grande majorité est soutenue à bras-le-corps par les pouvoirs publics à coups de subventions ? Les succès et les échecs du journalisme nous enseignent qu'un contenu de qualité est la seule et unique barrière à l'érosion du lectorat. El Watan compte, pour relever ce nouveau challenge, sur une rédaction nombreuse, riche en potentialités et en spécialistes, avec des journalistes rodés au travail de terrain. Le pari est ambitieux, il est porté avec ferveur et abnégation. C'est aussi le défi de la jeune et dynamique équipe d'El Watan étudiant qui porte ce projet depuis trois mois et compte aller à la rencontre d'un public méconnu, ignoré par les médias, mais dont les besoins sont considérables.