A peine la rentrée scolaire entamée, que voilà les inscriptions aux cours de soutien qui commencent. Et tant pis pour les retardataires! Le nombre de places est limité dans ces véritables écoles parallèles. En somme, des espèces de boutiques aménagées en classe, où on a mis à la hâte tables, chaises et tableau. Les cours sont dispensés durant les week-ends, soit vendredi et les samedi. Si les années passées les cours de soutien étaient recherchés par les lycéens se préparant au décisif examen du bac, qui ouvre grandes les portes à l'université, maintenant tous les potaches sollicitent des cours supplémentaires de la part de leurs enseignants ou professeurs à la retraite. Dans pratiquement toutes les localités de la wilaya d'Oum El Bouaghi, des enseignants proposent à qui veut des leçons. Mohamed, un retraité du fisc, s'est laissé entraîner comme d'autres parents à opter pour ces cours. Il nous déclare que sans les cours de soutien, il y a peu de chance pour que son fils réussisse à ses exams. «Depuis l'instauration de ce système parallèle, je me sacrifie pour garantir le succès à mes enfants», assure-t-il. «Il n'est pas le seul à avoir opté pour les cours supplémentaires. Beaucoup sacrifient une grande partie de leur salaire pour permettre à leur progéniture de mieux comprendre leur programme scolaire». Et l'école publique dans tout cela ? N'a-t-elle plus de crédit au point de se laisser concurrencer par une autre, sans statut et sans sécurité ? «L'école publique reste le lieu de savoir par excellence, car elle dispose de toutes les commodités», nous fait savoir un ancien cadre de l'éducation. En plus, ajoute-t-il, elle est gratuite. Selon lui, il n'y a que ceux qui ne parviennent pas à améliorer leur niveau qui la dénigrent. Force est cependant de constater que l'engouement pour les cours parallèles va crescendo et ce au détriment d'élèves appartenant à des familles sans ressources. Ces derniers se sentent frustrés de ne pouvoir en bénéficier. En d'autres termes, ils n'arrivent pas à réduire l'écart qui les sépare de ceux qui ont opté pour des cours particuliers, quoi qu'ils fassent ou entreprennent durant leur cursus scolaire. Pour des pédagogues avertis, les cours de soutien peuvent être une source de surmenage. Les élèves qui ne se ménagent pas risquent même une dépression, assurent-ils. Ce qui veut dire que l'école parallèle n'est pas la panacée.