Les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements seront exposées aux risques de poursuites judiciaires, avertit le premier magistrat de la wilaya. Les entreprises qui n'ont pas respecté les cahiers de charge et les délais de réalisation des projets qui leur sont affectés ont reçu une salve de critiques par le wali de Boumerdès. Lors de la visite d'inspection qu'il a effectuée samedi dernier dans six communes de la wilaya, M.Abbas, est allé jusqu'à menacer certains entrepreneurs de recourir à la justice s'ils ne redoublent pas d'efforts pour honorer leurs engagements. «Boumerdès n'est pas une wilaya secondaire», a-t-il fait savoir à un responsable de l'entreprise chargée de la réalisation du lycée de Hlaïmia (Boudouaou) dont les travaux viennent de sortir à peine du sol. Le wali a débuté son long périple par la localité de Si Mustapha où il a découvert à son grand étonnement que l'avancement des travaux de la salle omnisports ne sont pas suivis régulièrement par le bureau d'étude. Alors que les clauses du cahier de charge lui exigent d'être présent journellement sur le chantier. Le projet est attendu avec impatience par la frange juvénile locale, notamment la section de hand-ball qui a brillé ces dernières années dans le domaine en s'adjugeant les premières places à l'échelle nationale. L'entrepreneur s'est engagé à livrer l'infrastructure en février 2014 en demandant l'installation de la ligne électrique et du réseau d'assainissement en vue de la mettre en service dans les délais. La délégation s'est rendue par la suite au chantier du nouveau lycée, lancé près de la cité Cosider qui comprend près de 2000 logements dont 300 sont déjà occupés tandis que 1588 seront attribués à des habitants de la wilaya d'Alger. Sur place, on a constaté qu'aucune infrastructure d'accompagnement n'y est en cours de réalisation. Les futurs résidents des lieux seront durement pénalisés par ce problème. Le chef de l'exécutif a précisé que la cité verra la construction de deux écoles primaires et un CEM à l'avenir. Le nouveau lycée devra être ouvert en septembre 2014. Immobilisme Les lycéens de la commune sont pour le moment scolarisés à Thénia et Issers. Mais les incohérences et les conséquences de la négligence des uns et des autres se dévoilent au fur et à mesure de la visite. C'est le cas à Thénia où un projet de 140 logements promotionnels de l'EPLF est bloqué depuis plus de quinze ans à cause de l'imbroglio juridique qui entoure la nature du terrain. Le promoteur avait entamé réalisation de 52 unités en 1994 sans permis de construire, a-t-on appris sur place. La mauvaise gestion a été constatée également à travers l'état dans lequel se trouvent la crèche et la bibliothèque communales. La première structure, achevée depuis plus de trois ans, n'est toujours pas mise en service. Les responsables locaux devaient la céder en adjudication en 2010, mais cela ne s'est fait à ce jour. Ce qui a provoqué la colère du wali, notant le laxisme dont font preuve les élus locaux. La deuxième infrastructure est, quand à elle, reléguée aux oubliettes depuis 2011 pour la simple raison que la somme dégagée n'a pas suffit pour mener les travaux à terme. «On vous a accordé 10 millions dinars (MDA) puis une enveloppe supplémentaire de 5 MDA et aujourd'hui vous réclamez à ce qu'on vous ajoute une autre cagnotte», s'étonne le wali avant d'exiger l'établissement d'un décompte général descriptif (DGD) des travaux réalisés. «Si le DGD révèle l'existence d'une quelconque anomalie, je n'hésiterai aucun instant pour déposer plainte», a-t-il avertit avec un ton menaçant. Le comble c'est que même les dépenses de la démolition du petit mur de clôture de la structure ont été comprises dans le devis du coût des travaux restants, alors qu'il peut être démoli par un engin de l'APC. Il est utile de rappeler au passage que de nombreuses autres bibliothèques et de crèches communales tardent à être réalisées alors que d'autres ne sont même pas entamées dans différentes localités de la wilaya. C'est l'exemple de celles prévues dans les localités de Naciria, Bordj-Menaiel, Issers, Chabet El Ameur, Cap Djenet, dont l'ouverture est attendue avec impatience par des milliers de citoyens. À Keddara, le wali a inspecté le chantier du centre sportif de proximité (CSP), entamé il y a plus d'un mois et le CFPA qui sera ouvert en octobre prochain. La localité recèle des sites naturels d'une grande beauté avec un grand barrage d'eau, de denses forêts et des montagnes admirables. Des carrières polluantes Les autorités pourraient même y réaliser des programmes de logements, notamment sur les piémonts surplombant Benmerzouga afin de préserver les terres fertiles des localités environnantes pour les besoins de l'agriculture. Certains habitants ont fait part des désagréments qu'ils subissent depuis des lustres à cause de l'exploitation effrénée des carrières d'agrégats. «On souffre à longueur d'année monsieur le wali. Notre commune compte plus de 10 carrières qui sont exploitées de manière anarchique. La poussière qui s'y dégage nous a rendu tous malades. Le va-et-vient des camions a endommagé tous les axes routiers mais nous on n'a rien gagnés en contrepartie puisque les entreprises qui exploitent ces carrières payent leurs impôts à Alger. Est-ce juste ?», se lamente un trentenaire qui a déploré le manque de médecins au niveau du centre de soins du chef-lieu. Après Keddara, la délégation s'est rendue à Kharrouba où elle a inspecté le chantier du nouveau lycée, confié récemment de gré à gré à l'entreprise Kerriche. Une entreprise qui, pourtant, a échoué de livrer les lycées de Cap Djenet et de Dellys dans les délais. L'ouverture de ces deux établissements a été reportée pour le mois d'octobre. À Larbatache, certains citoyens se sont plaints de l'exigüité de la polyclinique en réclamant son ouverture durant les week-ends. Le bloc réalisé après le séisme de 2003 n'a pas fonctionné depuis 2007 pour cause de non-conformité de l'édifice aux normes en vigueur. Depuis, rien n'a été fait pour son confortement afin d'améliorer la prise en charge des patients. La polyclinique n'est pas dotée d'un laboratoire, ni d'un service de radiologie et encore moins d'une ambulance. L'un des deux logements de fonction est occupé à ce jour par une sage femme en retraite, a-t-on indiqué sur place. Les soins y sont assurés de 8h à 14h et durant cinq jours/sept uniquement. Durant les week-ends, les habitants se voient contraints d'aller jusqu'à Khemis-El-Khechna pour une moindre consultation médicale. Le wali a fait savoir aux médecins que s'ils ne peuvent pas assurer les injections durant les week-ends, ils n'ont qu'à jeter le tablier et remettre les clefs de la structure afin de l'exploiter à d'autres fins.