L'insalubrité qui caractérise le lieu est inimaginable, à l'intérieur comme à l'extérieur, générée par l'incurie des commerçants qui jettent partout leurs déchets, lesquels finissent par pourrir et provoquer des odeurs insupportables. Nombre de courriers recommandés adressés aux différents responsables locaux et autres pétitions remises en main propre à qui de droit, par l'association des usagers et riverains du marché hebdomadaire de fruits et légumes de la gare, sis en plein centre-ville de Bordj Bou Arréridj, sont restées sans réponse. Ces requêtes dénoncent les intolérables nuisances occasionnées par la saleté régnant dans ce marché. En effet, l'insalubrité qui caractérise le lieu est inimaginable, à l'intérieur comme à l'extérieur, dans l'environnement immédiat. Les commerçants jettent partout leurs déchets ; ceux-ci s'entassent et finissent par pourrir en générant des odeurs insupportables. Le plus grave, c'est que ces mêmes vendeurs ne sont pas incommodés par cette poubelle géante qu'ils respirent à longueur de journée. «Ce n'est plus un marché, c'est une véritable décharge publique -», dira un commerçant installé dans la rue faisant face à ce marché. Ces monticules d'ordures se mêlent aux eaux usées courant entre les étals, rendant le sol collant et crasseux, attirent toutes sortes d'insectes et rongeurs, avec tous les risques de maladies induits. Il y a urgence à partir du moment où la santé de tous et le cadre de vie sont menacés. Les usagers de ce marché hideux se disent contraints d'y faire leurs courses en l'absence d'alternative. A ce sujet, la ville n'a pas oublié les paroles des responsables à propos de la création et la promotion de marchés de proximité dans chaque quartier. Ce serait justement l'occasion de penser à délocaliser celui-ci, qui est une véritable plaie pour la ville. «Nous sommes obligés de vivre cette situation H24 et 7j/7», se désole un riverain. Le commerce qui engendre les préjudices les plus graves est celui du poisson. Exposé à l'air libre, ce produit se décompose rapidement, et surtout s'il est continuellement aspergé d'eau. Cette eau grasse va jusqu'à la chaussée. Un spectacle incroyable ! «On ne peut même pas laisser du linge à l'extérieur ou aérer nos maisons à cause des odeurs de poisson pourri», dénonce un autre riverain. «Quand il fait beau, il est impossible de manger sur la terrasse ou sur le balcon», souligne une dame. Pour les habitants de ce quartier, la responsabilité incombe avant tout à la commune, et c'est elle qui est chargée de la propreté de la ville et de la collecte régulière des déchets. Il y a lieu aussi de souligner le rôle de l'association de la défense du consommateur qui, pour l'instant, brille par son absence sur le terrain. «En plus du mépris et du déni que nous opposent nos élus et responsables, c'est leur incapacité à faire respecter la loi et à assurer un minimum de sécurité dans nos marchés qui nous scandalise», martèle un autre habitant.