Depuis des années, les chantiers d'aménagement urbain se suivent et se ressemblent à la cité Daksi. Des routes défoncées, des terrains boueux, des travaux bâclés et d'autres qui n'en finissent guère, avec en sus une anarchie indescriptible qui fait le lot quotidien des habitants, tout près du nouveau siège de la wilaya. La cité qui concentre à elle seule, tous les maux de la ville, semble exclue de la campagne de nettoyage lancée dernièrement dans la wilaya. Les riverains qui ne reconnaissent plus leurs quartiers dénoncent une situation de laisser-aller et de laisser-faire qui leur rend la vie cauchemardesque. «Plusieurs opérations d'aménagement et de nettoyage traînent depuis des années sans aucune raison, alors que d'autres n'ont guère été entamées», dénoncent certains résidants. L'autre plaie de cette cité demeure le marché qui s'installe chaque jour à proximité des locaux commerciaux du programme présidentiel, où l'on vend tout dans des conditions déplorables d'insalubrité. «Nous sommes conscients du manque d'hygiène qui règne dans les lieux, mais faute de marchés où l'on peut s'approvisionner, on n'a pas le choix», regrette un client. Même constat chez les commerçants qui exerçaient, il y a quelques années, dans les alentours de la clinique rénale, mais qui seront chassés, lors de la réalisation des immeubles qui abriteront les services de la wilaya. «On aimerait bien avoir un marché couvert et organisé dans lequel on pourrait gagner notre pain sans causer des ennuis aux riverains», dira un vendeur de fruits. Les bénéficiaires de locaux commerciaux n'ont cessé de protester contre l'anarchie qui y règne et qui leur rend difficile l'accès à leurs boutiques. «Vous voyez, on égorge des poulets en plein air, on les déplume et on jette les déchets un peu partout; c'est à vous d'imaginer les odeurs que cela engendre», dénonce le gérant d'un taxiphone. Même le marché Messaâdia Abdelmadjid, dont la réalisation a coûté des milliards, pour résorber les anciens vendeurs informels, installés autrefois autour du stade de la cité, ne déroge pas à la règle. Des tas de déchets sont jetés anarchiquement tout autour de ces lieux, alors que des nuages de fumée se dégagent à partir des points de collecte. «C'est une décharge sauvage qui a été créée devant nos immeubles, surtout que les services de collecte qui ne viennent pas durant des jours sont finalement complètement dépassés; nous souffrons de cette situation qui dure face à l'indifférence de l'APC de Constantine qui ne veut rien faire, malgré toutes nos réclamations», déplore une mère de famille habitant à proximité du marché. «Comment vivre dans une cité qui a été transformée en chantiers interminables ?» s'interroge-t-elle. Nous avons tenté à maintes reprises de prendre contact avec les responsables concernés au niveau de l'APC de Constantine pour trouver une réponse aux préoccupations des habitants de la cité Daksi Abdesslem, mais en vain.