Cette commune à vocation agricole survit grâce aux subventions de l'Etat. La commune de Légata, située à 18 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Boumerdes, connaît des retards considérables en matière de développement. Cette localité à vocation agricole, qui compte 13.000 habitants disséminés à travers 14 villages, «survit» grâce aux subventions qui lui sont octroyées par l'administration centrale. «Notre localité bénéficie annuellement de trois milliards de centimes dans le cadre des PCD, une somme qui ne permet pas de répondre aux besoins de la population», indique le P/APC, Ali Medaoui, qui est à son deuxième mandat. «L'ex-wali (Brahim Merad, ndlr), nous a promis de créer une grande zone industrielle à Zaâtra, mais le projet n'est pas encore entamé», a-t-il déploré. La plupart des habitants de la région active dans le secteur agricole. Un secteur qui connaît ces derniers temps, selon des agriculteurs, une régression en raison de l'absence de la main d'œuvre. «Les jeunes tournent de plus en plus le dos au travail de la terre. Ils ont tous formulé des demandes pour bénéficier de crédits bancaires dans le cadre du dispositif Ansej», nous dira Ami Rabah, un paysan de Ben Hamouda, soulignant que ce problème les contraints d'aller chercher la main d'œuvre dans d'autres localités. D'autres agriculteurs se plaignent de l'absence d'un marché de gros de fruits et légumes dans la région. Aujourd'hui, la plupart vendent leurs produits au niveau des marchés de Khemis El Khechna et de Bougarra, dans la wilaya de Blida. S'agissant du secteur de la santé, les habitants affirment que la polyclinique de la ville fonctionne au ralenti en déplorant l'absence d'une maternité et d'un service de radiologie. Les soins n'y sont assurés que durant la journée. La stagnation touche aussi le secteur des travaux publics où plusieurs projets et chantiers sont à l'arrêt. C'est l'exemple de celui portant l'aménagement urbain de la localité de Koudiet Larayès, qui est bloqué depuis trois ans. Selon un élu, «l'entreprise choisie par le DUC (Directeur de l'urbanisme et de la construction) pour sa réalisation, s'est désengagée, car elle n'est pas qualifiée». C'est le même problème pour le projet d'aménagement du village Mendoura qui traîne depuis un an. La route qui relie la localité au CW 120 est dans un état déplorable. Sa dégradation pénalise énormément les automobilistes et a contraint de nombreux transporteurs à bouder la région, d'où le manque de transport en commun dont se plaignent les villageois depuis plusieurs années. «Les fourgons assurant la desserte Légata - Issers par exemple, sont comptés sur les doigts d'une main», dira un habitant du centre-ville qui attend depuis près d'une heure un bus. Pour lui, la réalisation de nouvelles routes et ouvrages d'art, notamment au niveau de l'évitement de Boulfred, est devenu plus que nécessaire pour désengorger le chef-lieu. Certains citoyens relèvent aussi le manque de transport scolaire. Un problème durement ressenti par les lycéens scolarisés à Bordj Menaïel et à Issers. Le projet de réalisation d'un lycée affecté au profit de leur commune a été lancé en juin dernier. Les six bus dont dispose la commune ne suffisent pas pour assurer le transport des élèves scolarisés en dehors de leurs localités. C'est le cas de ceux d'Ouled Allal qui se déplacent à Ouled Ziane pour suivre les cours.