Située à une quinzaine de kilomètres à l'est de la wilaya de Boumerdès, la commune de Legata demeure délaissée. D'une population estimée à 15 000 âmes répartie sur une superficie de 170 km2, et exploitant quelque 400 hectares de terres agricoles, Legata est une commune qui a des potentialités de développement appréciables. En effet, et en dépit de son importance la localité n'a bénéficié d'aucun projet d'envergure, mis à part quelques travaux de réfection des bâtisses publiques endommagées par le séisme de mai 2003. La léthargie et la monotonie « meublent » le quotidien des citoyens, notamment ceux des villages et douars. La commune, défavorisée par une politique de développement mal pensée, et enclavée à cause de l'impraticabilité de ses routes, telle celle reliant le chef-lieu au douar Ben Hammouda en passant par celui des Ben Terzi, qui est en état de dégradation avancé. Pour les habitants des zones éparses le problème du transport est aigu. Les transporteurs desservant la ligne Issers-Legata sont loin de satisfaire les besoins des citoyens. Tandis que ceux desservant la ligne Bordj Menaïel-Zemmouri refusent, selon les citoyens, de les déposer à Legata à cause de l'impraticabilité de la route. Idem pour des centaines d'écoliers qui souffrent le calvaire à cause du manque du ramassage scolaire. L'absence d'un lycée dans la région empire la situation et pénalise tant de lycéens qui sont scolarisés dans les établissements limitrophes comme aux Issers, Bordj Menaïel et Zemmouri. Par ce fait et avec l'absence du ramassage scolaire, ils trouvent beaucoup de difficultés à rejoindre les bancs des établissements scolaires. La maison de jeunes ne tourne pas à plein régime. Elle n'abrite que quelques manifestations et n'offre qu'un maigre programme culturel. L'absence d'une bibliothèque communale pénalise les amateurs de lecture. Ce manque d'infrastructures culturelles plonge la localité dans une léthargie profonde. Selon un fonctionnaire de l'APC rencontré sur place, le projet de réalisation d'une bibliothèque a atteint le taux d'avancement de 80%, mais la population doit encore prendre son mal en patience. Outre ces problèmes, l'unique infrastructure de santé dont dispose la ville est loin de répondre aux attentes de la population locale. Les travaux de construction d'une nouvelle salle de soins à la cité CNEP avancent très lentement. La commune dispose de vastes et riches terres agricoles. Selon un agriculteur, « elle pourra relever le défi si des mesures sont prises ». Cet habitant suggère la construction d'un marché couvert pour les légumes et fruits au niveau du chef-lieu. « On est dans l'obligation d'aller vendre nos produits agricoles aux marchés de Khemis El Khechna et celui des Eucalyptus, car notre localité est dépourvue d'un marché de gros ou de détail », nous dit un autre agriculteur. La région produit divers produits agricoles. On y produit des raisins, des pêches, du melon, de la pastèque, de la pomme de terre et autres. L'arboriculture y prospère ces dernières années. Touchée par le séisme de mai 2003, la commune de Legata a bénéficié d'un maigre programme pour le relogement des sinistrés. 66 familles devraient être relogées au chef-lieu, et 88 autres familles à Koudiet Laârayes. Les sinistrés attendent toujours leur relogement. Le programme englobe 70 logements répartis comme suit : 40 logements pour Koudiet Laârayes et 30 logements au niveau de la cité dite SAS au chef-lieu. Et selon nos informations les travaux ont atteint 95% d'avancement. Lasse, la population de Legata aspire à un changement et un avenir meilleur. Elle attend du staff communal en place qu'il prenne en charge ses doléances.