Le commerce des déchets recyclables attire de plus en plus de convoitises, eu égard à son aspect lucratif. Cette activité est exercée un peu partout dans la wilaya de Béjaïa et Allaghan, village de la commune de Tazmalt sur la RN26, n'est pas en reste. Dans une aire aménagée et entourée d'un grillage, des monticules de ferrailles, des cageots, des sacs pleins de bouteilles en plastique, des lits et chaises rouillés, bref un véritable capharnaüm qui trône au milieu et assaillit le regard. Deux adolescents, âgés de 18 ans chacun, y travaillent. Salim et Samir y sont là pour acheter et vendre tout objet recyclable. Un vendeur arrive à bord d'une fourgonnette et déballe une cuisinière usée, un capot d'une voiture et une grosse pièce d'un tracteur. Les deux adolescents pèsent le tout, 165 kg et payent 820 DA cash. Ils achètent pour 5 DA le kilo de fer et les cageots et bouteilles en plastique pour, respectivement, 25 et 10 DA. La revente tourne autour d'une marge bénéficiaire qui va de 10 à 20 DA que ce soit pour les métaux ou le plastique. Des écoliers, à la recherche d'argent de poche, se rendent dans ce point pour vendre tout ce qu'ils trouvent dans les décharges publiques et même ailleurs. « Ils touchent 300 à 400 DA en nous vendant généralement de la ferraille et des bouts de rond à béton », nous dit Salim. Un client arrive à son tour, monte sur un tas de pièces de véhicules rouillés et trifouille. Il y trouve une grande cisaille, l'essaye puis la laisse tomber. Interrogé s'il fait du recyclage, il nous répondra qu'il cherche des objets en bon état pour les revendre au marché de Bou Saâda et de M'sila dont il est originaire. « Cela est mon travail », a-t-il dit. A la question de savoir si parfois on leur vend des objets volés et comment font-ils pour les reconnaître, Samir nous apprend que « s'il s'agit d'objets neufs, alors c'est évident que nous demandons à la personne sa carte d'identité pour éviter toute mauvaise surprise et s'il refuse nous n'achetons tout simplement pas ».