La population, lasse des réclamations pacifiques qui ne trouvent pas un oreille attentive, est descendue dans la rue pour crier son marasme. L'eau, les routes, l'aménagement urbain et d'autres facteurs liés à la qualité de vie qui font défaut en cette période estivale, sont sources de colère ces derniers jours dans la wilaya de Béjaïa. Chaque jour que Dieu fait se singularise par des actions de protestation citoyenne, qui illustrent à bien des égards, la malvie de tous les jours. Ainsi, le cycle de contestation prend forme à nouveau et comme chaque été, la rue grogne. Pas moins de trois manifestations de rue ont émaillé le quotidien des habitants des quatre coins de la wilaya de Béjaïa. La RN 9 et 26 ont fait l'objet de fermetures musclées. La population, lasse des réclamations pacifiques qui ne trouvent pas d'oreilles attentives, est descendue dans la rue pour crier son marasme et dire haut et fort l'absence prise en charge de ses doléances. Tichy, Aokas, Fénaïa, Adekar, Allaghan et Tavlazt dans la commune de Tazmalt des localités qui ont fait part de leur mécontentement. Hier encore, les RN 26 et 12 ont été fermées provoquant une paralysie totale du trafic routier dès 8 heures du matin. Lorsque ce n'est pas l'eau qui manque, une route qui n'est pas goudronnée, ce sont les tracés et les travaux qui déplaisent. A Allaghan, la revendication de la population frondeuse s'est articulée sur le dédoublement de la voie ferrée qui relie Béjaïa à Ben Mansour. Le tracé de ce projet d'envergure nationale doit impérativement passer par la destruction de plusieurs habitations. En riposte, les habitants manifestent lançant par la même occasion «un avertissement aux autorités». Il n'est pas question de toucher à ce propriétés, semble-t-on dire à l'unisson. Contacté, un responsable au niveau de l'APC de Tazmalt, a confirmé la crainte des protestataires qui anticipent sur cette situation. Notre interlocuteur qui nous a avoué son impuissance face au problème posé, a indiqué s'être déplacé sur les lieux où le chef de daïra et le vice-président de l'APC de Tazmalt ont engagé des pourparlers avec les manifestants sans pour autant les convaincre d'ouvrir la voie à la circulation. Or, les engagements de ces responsables quant à la transmission des doléances aux autorités de wilaya, n'ont pas suffi. Hier, une délégation de la direction du transport a connu le même revers. A Barbacha, les habitants du douar Tiaâzivine ont dénoncé le retard accusé dans le lancement du projet de revêtement de la route reliant leur village au chef-lieu communal. A Béjaïa, même les commerçants de la ville ont tenu un sit-in pour protester contre la tenue des foires commerciales ou autres expositions dans la ville. Aussi, le vice-président de l'APC, M.Benzaïd s'est contenté d'annoncer la suspension de la foire commerciale prévue du 12 au 16 juillet sans faire part de son annulation. Toujours à Béjaïa, les habitants de Dar Djbel ont soif. «Des dizaines de foyers sont sans eau depuis un an», nous a indiqué, hier, un habitant fondeur qui a pris part au rassemblement devant le siège de l'Algérienne des eaux (ADE). «Le réseau réalisé par les habitants n'est pas conforme. L'alimentation des foyers devrait se faire en commençant par ceux implantés sur les hauteurs», a expliqué hier un responsable de l'organisation de distribution de l'eau à Béjaïa. Ce qui nécessitera la refonte totale du réseau pour résoudre le problème une fois pour toutes. La solution n'est donc pas pour demain devrions-nous conclure.