Pour l'instant, le gouvernement iranien n'est tenu de notifier l'existence d'un site nucléaire que trois mois avant l'introduction de matériel fissile dans l'installation. L'Iran a dit accepter, hier, le principe d'inspections-surprise de ses sites nucléaires, confortant les progrès des négociations de Genève sur le programme nucléaire iranien controversé. Téhéran a annoncé que ces négociations reprendraient dans quelques semaines à Genève, pour laisser le temps aux Occidentaux d'étudier dans le détail ses propositions. L'annonce de la reprise des négociations a été faite par le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur son compte facebook. «La poursuite des négociations aura lieu à Genève dans quelques semaines. Dans l'intervalle, les membres du groupe 5+1 auront l'opportunité d'étudier les détails des propositions iraniennes et de préparer les mesures qu'ils comptent prendre», a déclaré M. Zarif. Les travaux en plénière ont commencé en fin de matinée avec près de deux heures de retard et ont été précédées de discussions, sans l'Iran, entre les représentants des 5+1, les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne sous la présidence du chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton. Il y a également eu des réunions bilatérales, a indiqué un porte-parole de Mme Ashton, sans plus de précisions sur ces retards. Selon une source officielle iranienne, le chef de la diplomatie de l'Iran, Mohammad Javad Zarif, devait participer à la plénière de l'après-midi et il devrait y avoir ensuite la publication d'une déclaration commune. L'annonce de l'application du protocole additionnel par l'Iran, prévoyant des inspections-surprise de ses sites nucléaires, est venue de Téheran, le négociateur nucléaire Abbas Araghchi rectifiant une précédente déclaration de mardi. Selon lui, le plan proposé aux grandes puissances comprend deux phases essentielles : une première, de six mois, permettra de «rétablir la confiance mutuelle» et une phase finale où l'Iran appliquera des mesures de vérification de l'AIEA pour faire la «transparence» sur son programme nucléaire contre la levée des sanctions internationales. Le protocole additionnel permet des inspections renforcées et inopinées des installations nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et oblige un pays à communiquer des renseignements sur toutes les opérations du cycle du combustible nucléaire. L'application du protocole additionnel était l'une des demandes du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à l'Iran pour montrer sa bonne volonté dans les négociations. Les résolutions de l'AIEA et du Conseil de sécurité de l'ONU exigent aussi que l'Iran signe et applique ce protocole additionnel. L'Iran, signataire du TNP, a appliqué de manière volontaire le protocole additionnel entre 2003 et 2005 avant de cesser de le faire quand le dossier nucléaire iranien a été envoyé au Conseil de sécurité de l'ONU. Les négociations entre l'Iran et les 5+1 étaient dans l'impasse depuis avril dernier, entraînant un durcissement des sanctions économiques qui frappent l'Iran. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours nié. Concomitamment au «déblocage» que connaît le dossier du nucléaire iranien, l'Iran et le Royaume-Uni ont annoncé, à la suite d'une rencontre bilatérale, le dégel de leurs relations diplomatiques directes rompues depuis fin 2011, avec une réouverture rapide de leurs ambassades respectives. Londres avait fermé son ambassade à Téhéran après la mise à sac du bâtiment, fin 2011, par des miliciens islamistes qui protestaient contre l'annonce de nouvelles sanctions britanniques contre Téhéran. L'ambassade d'Iran à Londres avait également été fermée. Le réchauffement des relations irano-occidentales est présentement soutenu par l'ensemble de la communauté internationale, à l'exception d'Israël qui redoute de perdre de son importance dans les calculs américains au Moyen-Orient.