Un projet de nouvelle polyclinique dans la commune de Timezrit est bloqué depuis deux ans. La santé va toujours mal dans la commune de Timezrit, wilaya de Boumerdes ; manque de structures de soins, absence de moyens matériels et humains dans celles qui sont fonctionnelles, etc. Les habitants de cette commune rurale, qui englobe une vingtaine de villages, s'estiment «oubliés» par les services devant leur garantir le strict minimum en matière de prise en charge médicale. L'espoir qu'ils avaient nourri après l'inscription d'un projet d'une nouvelle polyclinique au chef-lieu n'a pas duré trop longtemps. Car le chantier est à l'arrêt depuis deux ans, après avoir atteint un taux d'avancement de 80%. La structure est érigée en R+1. Le maire affirme que le maître de l'ouvrage n'y a pas prévu une maternité. Un service réclamé pourtant depuis belle lurette par la population afin de mettre un terme aux souffrances des parturientes de la région. Le calvaire qu'endurent les habitants dans le domaine de la santé remonte à 1995 quand les groupes terroristes avaient fait exploser l'ancienne polyclinique de la ville. «Les islamistes armés avaient tout détruit; le siège de l'APC, le bureau de poste, la cantine scolaire de l'école primaire, ont été transformés en ruines. Auparavant, la maternité fonctionnait à merveille», se rappelle un villageois. Aujourd'hui, la polyclinique dont dispose la commune n'a de telle que le nom. Lors de notre passage, jeudi dernier, vers 14h, pas l'ombre d'un employé du secteur sanitaire sur les lieux. Les portes étaient toutes fermées. Rien ne démontre qu'on est devant une structure de soins. Le portail d'entrée est rouillé, le panneau d'indication arraché, les carreaux des escaliers brisés, l'établissement donne l'image d'une bâtisse désertée par ses occupants. À quelques mètres plus loin, des monticules d'ordures agressent les regards. La structure était à l'origine un foyer de jeunes. Elle n'est dotée ni d'une maternité, ni d'un service de radiologie ou de laboratoire d'analyses. Les soins sont prodigués durant les jours de la semaine uniquement. Gare à celui qui aura un malaise pendant les week-ends. «Les médecins arrivent parfois à 10 h et repartent à midi», témoigne un sexagénaire apostrophé dans les alentours. Même le maire, Brara Amar, en a gros sur le cœur concernant les carences dont se plaignent ses administrés. «Les agents d'entretien et de sécurité ont tous été recrutés par l'APC. La direction de la santé n'a même pas daigné envoyer une ambulance pour l'évacuation des cas d'urgence. Et elle tarde à ce jour à installer une citerne sur place pour faire face à la pénurie d'eau, car nos moyens ne nous permettent pas d'alimenter régulièrement la structure en ce précieux liquide», déplore-t-il. Notre interlocuteur explique le blocage des travaux de la nouvelle polyclinique par «l'entêtement du maître de l'ouvrage qui exige une assiette de terrain pour la construction de deux logements de fonction», en se demandant «pourquoi ceux-ci n'ont pas été inclus dans le plan initial du projet afin d'économiser le terrain». Selon lui, de nombreux projets, dont une bibliothèque et une maison de jeunes, n'y ont pas encore vu le jour à cause de l'indisponibilité du foncier. M. Brara a indiqué que la salle de soins inscrite en 2008 au village Toursal a été délocalisée récemment au profit d'une autre commune pour le même motif. «On a même dégagé une somme de 250 millions de centimes pour l'acquisition d'un terrain privé, mais en vain», regrette-t-il. La commune dispose pour le moment de trois salles de soins, dont 2 seulement sont opérationnelles au niveau des villages Aït Dahmane et Afir Azzazna. La dernière, implantée à Aït Sidi Amara, attend d'être mise en service depuis plus de deux ans.