Les banques HSBC, UBP et EFG ont été sanctionnées par les autorités suisses pour avoir failli dans le contrôle de l'argent des proches de l'ancien régime tunisien, a rapporté dimanche la télévision publique RTS. Les établissements HSBC Private Bank, Union bancaire privée (UBP) et EFG, tous trois basés à Genève, ont été épinglés par l'Autorité fédérale de surveillance des banques (Finma) pour leur gestion des comptes suisses de proches du président tunisien déchu, Zine El Abidine Ben Ali, a indiqué la RTS, qui a eu accès à des documents confidentiels de la Finma. Dans ces documents, la Finma explique que ces banques ont «gravement enfreint le droit de la surveillance». En conséquence, EFG devra s'acquitter de 46 000 francs suisses (37 000 euros) et UBP de 49 000 francs suisses pour «frais de procédure». Quant à HSBC Private Bank, elle a reçu la sanction la plus sévère, selon la RTS : la Finma lui impose un versement de 88 000 francs suisses de frais de procédure et l'interdiction d'ouvrir des comptes pour des personnes politiquement exposées (PPE) pendant trois ans. En outre, la Finma lui ordonne de mettre à plat ses processus internes de surveillance avec un superviseur externe. Contactée par la RTS, la banque EFG n'a pas réagi. De son côté, UBP a confirmé l'information, tout en indiquant qu'elle n'avait pas présenté de recours contre la décision de la Finma préférant «consacrer son énergie à améliorer encore ses processus de travail». Un porte-parole de HSBC, également contacté par la RTS, a simplement reconnu l'existence de la décision touchant son établissement et a indiqué que la banque a «pris d'importantes mesures correctives depuis». Certaines personnes politiquement exposées (PPE), telles que les chefs d'Etat et hauts fonctionnaires, s'enrichissent illégalement au détriment de leur pays, voire détournent des fonds publics. Ces fonds, parfois appelés «avoirs de potentats», quittent souvent le pays où ils ont été détournés et arrivent sur les places financières internationales, dont la Suisse qui s'est dotée d'un dispositif de restitution de ces fonds une fois qu'ils sont identifiés. La Suisse a ainsi restitué quelque 1,7 milliard de francs suisses au cours des 15 dernières années. Concernant la Tunisie, le gouvernement a bloqué début 2011, à titre conservatoire, les fonds déposés par l'ex-président Ben Ali, soit environ 60 millions de francs suisses. La question qui brûle les lèvres : qu'en est-il des «avoirs de potentats» de nationalité algérienne ?