Pour apaiser la tension, le ministre n'a pas hésité à limoger un responsable de la santé. Le directeur de l'EPSP de Mouzaïa a été destinataire le 21 octobre d'une correspondance signée et adressée par le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Blida, lui signifiant sa suspension et la fin de sa mission, comme stipulé dans l'article 1 de la décision. Dans la lettre, il est mentionné que cette sanction fait suite à la décision prise par le ministre de la Santé et de la Population, Abdelmalek Boudiaf, lors de sa visite inopinée effectuée le 20 octobre à l'EPH d'El Affroun. Pourtant, aucun grief n'est retenu contre le premier responsable de l'EPSP de Mouzaïa pour justifier une telle décision. Cependant, la visite du ministre coïncidait avec un mouvement de colère de la part d'un groupe de personnes, suite au décès, au moment de l'arrivée du ministre, d'un octogénaire dans des circonstances que seule l'enquête, diligentée par les services de sécurité et la DSP de Blida, déterminera les responsabilités. A priori, le directeur de l'établissement de santé de Mouzaïa se trouvait au mauvais moment, lors d'un rassemblement de voisins de la victime qui protestaient contre, selon eux, une mauvaise prise en charge de l'octogénaire par les services des urgences de la polyclinique d'El Affroun, ce qui a entraîné son décès. Selon des témoins, et pour apaiser le mouvement de contestation, le ministre, présent sur les lieux, aurait instruit verbalement le DSP de mettre fin aux fonctions du directeur de l'EPSP de Mouzaïa. La genèse de cette affaire commence à 14h, lorsque la victime est admise au pavillon des urgences de la polyclinique d'El Affroun, après avoir été heurté, au lieudit Beaumarché, par un pneu de tracteur lancé par des inconnus sur la chaussée, et ce, lors d'une manifestation. Après avoir subi tous les examens médicaux nécessaires, la victime a été transférée au service des urgences de neurochirurgie du CHU Frantz Fanon pour des examens complémentaires et approfondis. Les examens n'ayant rien révélé pouvant nécessiter une hospitalisation ou une mise en observation, la victime est rentrée chez elle. Etant une personne âgée et qui vivait seule, ses voisins avaient réclamé son admission à l'EPH d'El Affroun. Ce qui a été fait, après avoir été examiné encore une fois par le médecin spécialiste de garde. A 19h, le malade décède. S'ensuit alors un mouvement de protestations de la part des voisins de la victime, en présence du ministre, prétextant que la prise en charge de leur voisin n'a pas été faite de manière efficace. Pour apaiser les esprits, le directeur de l'EPSP de Mouzaïa est suspendu par une décision ordonnée par le ministre et notifiée par le DSP de Blida. Mais rien n'a été fait contre le Chu Frantz Fanon puisque c'est cet établissement, aux moyens conséquents, qui a jugé que le cas de la victime n'était pas grave et ne nécessitait pas une hospitalisation, alors que la victime a succombé à ses blessures juste après ? Pour les observateurs, la décision de suspension est entachée de plusieurs irrégularités, puisque c'est le ministre de la Santé qui nomme les directeurs des établissements de santé et c'est à lui que revient le pouvoir de suspension par écrit et non aux DSP. Ensuite, une décision finale de fin de fonction n'est prononcée qu'à la fin de l'enquête menée conjointement par le ministère de tutelle et la DSP. D'aucuns pensent que la décision prise par le DSP de Blida est abusive à l'encontre d'un gestionnaire qui a beaucoup fait pour améliorer les prestations de services au niveau de l'EPSP de Mouzaïa. Rappelons que, lors de sa visite au pavillon des urgences de la polyclinique de Mouzaïa, le ministre de la Santé n'avait constaté aucune anomalie. Les travailleurs de L'EPSP de Mouzaïa élaborent une pétition pour soutenir leur directeur.