L'APC issue de la formation du RND avait délibéré furtivement et d'une manière insensée en date du 21 novembre 2000 pour décider de la cession de l'hôtel Césarée à la Sûreté nationale afin de transformer cette infrastructure touristique, un patrimoine communal, en un commissariat de police. Le 3 novembre 2001, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, était venu à Cherchell pour procéder à l'inauguration d'une nouvelle sûreté urbaine. La transformation d'un hôtel tel que celui de Césarée en un commissariat de police n'a pas laissé les gens indifférents, y compris des responsables. L'hôtel Césarée demeure un des monuments symboles de l'histoire de la ville. Il avait été construit en 1910 et aménagé en 1943. Il bénéficiait d'une grande réputation qui avait dépassé les frontières nationales. En date du jeudi 19 décembre 1963, le quotidien nationale d'information Le Peuple avait repris la déclaration du directeur de cet hôtel, qui avait révélé que l'épouse du président des USA, Mme Jacqueline Kennedy, avait adressé une lettre aux autorités locales (la sous-préfecture) dans laquelle elle avait formulé le vœu d'effectuer un court séjour dans la localité de Cherchell pour la saison estivale de 1964. La première dame US devait être accompagnée par l'un de ses beaux-frères. Beaucoup d'autres personnalités du monde de la politique, de la culture et du sport avaient effectué des séjours dans cet hôtel. Le défunt président Boumediene, accompagné des membres de son gouvernement, s'était également rendu à l'hôtel Césarée pour prendre son déjeuner lors de sa visite de travail qu'il avait effectuée dans la wilaya de Chlef, avant de regagner la capitale. A l'origine de sa dégradation, l'insouciance des autorités locales ; l'inconscience et la passivité des décideurs à l'égard de la déliquescence qui rongeait ce monument et enfin les conséquences des deux séismes (1980 et 1989) qui avaient ébranlé la région. Cet hôtel avait déjà fait l'objet d'une inspection du CTC. Des recommandations avaient été émises par les ingénieurs de cette institution de contrôle technique des constructions : « Un danger permanent règne au niveau de la tour de la cage d'escalier pour le passage des clients du bar-restaurant aux sanitaires. Celui-ci ne peut être exploité tant que cette tour n'est pas refaite d'une part et d'autre part, le 1er et le 2e étages qui abritent toutes les chambres de l'hôtel ne peuvent être exploités en leur état actuel tant qu'un confortement n'est pas réalisé. » L'APC de Cherchell, qui avait délibéré en date du 30 janvier 1999 sur le cahier des charges qui définissait les critères d'accès à l'adjudication, avait très mal géré le dossier. Le chef de la daïra avait alors rejeté la délibération, tandis que le directeur du tourisme de la wilaya de Tipaza qui avait communiqué à l'APC de Cherchell une liste de 60 investisseurs qui s'intéressaient à l'hôtel Césarée avait jugé l'acte du P/APC comme étant irréfléchi. Après des hauts et des bas, notamment des déceptions, la parenthèse du cauchemar vient de se fermer depuis le début de ce mois de mai 2006. La wilaya de Tipaza avait mis à la disposition de la DGSN d'autres infrastructures plus appropriées. Les responsables de la Sûreté nationale de la wilaya de Tipaza viennent finalement de décider de libérer l'hôtel Césarée pour favoriser la relance du secteur du tourisme dans la région, d'autant plus qu'il n'existe aucun site d'hébergement tout le long de la côte allant de Tipaza jusqu'à Ténès. Le CTC vient de nouveau s'assurer de l'état de l'infrastructure après le départ des policiers, bien que la wilaya de Tipaza ait consacré une enveloppe de 100 millions de centimes pour procéder à de légers aménagements à l'intérieur avant l'installation des policiers dans cet ex-hôtel. L'APC a délibéré dernièrement sur la cession une fois de plus de son patrimoine à l'agence foncière de la wilaya en raison de l'incapacité de la commune à prendre en charge financièrement les travaux de confortement et de réhabilitation.