L'hôtel Césarée a été inauguré le 3 novembre 2001 en tant commissariat par le patron de la Direction générale de la Sûreté nationale malgré l'article sur le changement du statut d'un hôtel de tourisme inscrit sur le fameux « livre bleu », en une infrastructure pour abriter une sûreté urbaine, une initiative qui n'avait pas été du goût des populations, notamment celui des citoyens qui connaissaient le passé historique de ce patrimoine communal. La ville de Cherchell, qui possédait au lendemain de l'Indépendance en 1962 six hôtels, se trouve, en 2006, totalement dépourvue d'une infrastructure d'hébergement. Une prouesse ! L'hôtel Césarée, qui s'appelait à l'origine Saint-Nicolas, avait été construit en 1910, pour ensuite subir des aménagements en 1943. Cette structure touristique assurait 18 000 nuitées annuellement jusqu'aux années 1960, et réalisait un chiffre d'affaires équivalant à 4,5 milliards de centimes. Un grand nombre d'éminentes personnalités politiques, culturelles et sportives avaient séjourné dans cet hôtel. La descente aux enfers avait commencé à partir du milieu des années 1970, jusqu'à sa fermeture. Délaissé par les autorités locales de Cherchell — le tourisme n'étant pas considéré comme étant une priorité — inconscientes de son importance et insouciantes de la préservation de ce monument, l'hôtel s'est dégradé à un point tel qu'il menace ruine, suite aux deux séismes de 1980 et 1989. Dans son document référencié n°016/exp/ATZ/94 du 16 / 06 / 1994, le CTC a tiré la sonnette d'alarme sur l'état physique de l'hôtel. Il n'en demeure pas moins, qu'en 1999, la wilaya de Tipaza avait trouvé le moyen de débloquer un montant d'un million de dinars, pour effectuer des aménagements de façade avant de le remettre à la Direction générale de la Sûreté nationale. La dérision ! En ce début d'année, les responsables de la Sûreté nationale au niveau de la wilaya de Tipaza, qui avaient jugé inutile de laisser leurs éléments travailler à l'intérieur d'un bâtiment qui risquait à tout moment de s'écrouler, avaient décidé de le restituer à la wilaya de Tipaza. L'APC de Cherchell avait exécuté les instructions de l'autorité de wilaya qui était soucieuse d'une prise en charge sérieuse, pour accorder sa cession à l'agence foncière de wilaya. Le projet de restauration de l'hôtel Césarée doit être subordonné à une réalité architecturale et historique incontestable. Le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipaza avait d'ailleurs insisté sur cet aspect auprès des autorités locales, des bureaux d'études et des entreprises de réalisation. Par conséquent, les travaux doivent être effectués selon une monographie qui protège les valeurs de ce bâtiment. Depuis le 15 août 2006, l'Entreprise nationale de réalisation des ouvrages sous-terrains (ENROS), qui s'était spécialisée dans la sauvegarde des patrimoines immobiliers également, se trouve à pied d'œuvre sur le site, en entamant la première phase des travaux de confortement et de réhabilitation de la structure de l'hôtel Césarée. Le montant de l'opération s'élève à 13 781 418,30 DA. Si le délai est respecté, les travaux de la première phase s'achèveront dans 5 mois, à savoir la fin du mois de décembre prochain. L'étude de l'aménagement de cet hôtel (deuxième phase, ndlr) est en cours. Le wali de Tipaza avait promis lors de sa dernière visite sur le site que la restauration de cet hôtel respectera son architecture d'origine et devra revenir à sa vocation initiale. « Si d'ici-là, les textes de concession verront le jour, dira-t-il aux responsables locaux, vous lancerez un appel à des investisseurs intéressés par l'exploitation de cet hôtel, qui seront dans l'obligation de respecter scrupuleusement le cahier des charges. » Le coût des travaux de son confortement et de son aménagement est estimé à des dizaines de millions de dinars, tandis que le coût de son équipement sera de même. L'appel aux investisseurs sérieux, pourvus d'une expérience dans le secteur du tourisme au sens le plus large, est lancé. Des investisseurs capables de redonner l'image d'antan à ce monument, qui avait marqué l'histoire de la ville.