Pour sa première sortie sur le terrain, le nouveau wali Abdelhafid Saci a choisi, lundi, Maghnia, deuxième ville de la wilaya, avec près de 250 000 habitants. Une visite qui lui a permis de s'enquérir des carences, des projets à l'arrêt et surtout des problèmes dans lesquels se débat cette immense agglomération frontalière. Les revendications de la population sont nombreuses, à commencer par les logements sociaux dont les travaux ont été achevés il y a dix ans et qui n'ont pas encore été attribués, le foncier agricole, spolié par une mafia agissant par la grâce du silence complice des autorités locales, le carburant rationné, le passavant exigé pour les commerçants, un plan de transport désuet contribuant davantage à étouffer la ville, les constructions illicites, des infrastructures culturelles ne profitant pas concrètement aux jeunes artistes, un stade olympique quasiment abandonné, des villages laissés pour compte… La liste des préoccupations des citoyens est longue. «Les logements seront distribués avant fin décembre. Un programme de développement est inscrit, des projets sont à l'étude et concerneront, notamment, la réalisation d'une trémie, d'un périphérique…», a tenu à rassurer le commis de l'Etat. M. Saci s'étalera longuement sur l'intérêt qu'il porte aux communes de la wilaya, pour peu que tous, «élus, administration et citoyens, y mettent la main à la pâte». Il faut noter que l'amphithéâtre du centre culturel, qui a abrité cette rencontre, a permis à ceux qu'on appelle la société civile de tenter de tout déballer : Ne nous en voulez pas, M. le wali, s'il y avait de la colère dans la salle. La population, par manque de communication durant de longues années, s'est permis aujourd'hui, de «dégueuler» des «vérités», avait indiqué un citoyen.