Dahmani, ex-chanteur du groupe Ramsès, s'étant révélé avec la bluette Labssa Lemssadjar, est un saltimbanque aux airs de bohème mais qui n'est guère prophète en son pays. Dahmani, vous vous définissez comme crooner, chanteur de charme, de variétés... je suis un crooner. Mais j'ai une autre vision. je chante l'humanité. Ce qui est universel. Je traite des sujets très humains. Comme le drame qu'a vécu l'Algérie, la Palestine. Des cris du cœur en faveur des Palestiniens, les enfants victimes de la guerre, la souffrance de leurs parents... Justement le titre Child of Palestine retrace cela... C'est à l'issue de cette image qui m'est restée dans la mémoire. C'est celle de cet enfant martyr palestinien qui a bouleversé le monde entier. Le petit Mohamed Dourra assassiné en direct par l'armée israélienne. Cela m'a choqué. Aussi, j'ai voulu parler du drame palestinien. Un cri du cœur pour la paix en Palestine. Vous interprétez aussi une chanson mystique et spirituelle Asmaâ Allah El Housna... Donc, je chante Dieu et le Prophète Mohamed. Et puis cet hymne patriotique où vous déclarez votre flamme à l'Algérie... Oui, le titre s'appelle tout simplement Algérie où je dis que malgré les épreuves, les meurtrissures, les drames, le terrorisme, le séisme, les Algériens s'en sortent toujours grandis. La chanson se termine avec une note positive : le peuple reste debout ! L'album Dahmani with Existence mêle des sonorités gypsy, dance et celle du tarab el arabi en vous inspirant de Abdelhalim Hafez... Justement, j'aime bien faire ce brassage de musique universelle et mélanger différents styles tout en gardant le style Dahmani. Un brassage méditerranéen, flamenco, oriental, algérois, les sonorités classiques. J'adore Abdelhalim Hafez. Vous faites aussi dans la variété internationale à travers des reprises... Oui, effectivement ! Je chante en douze langues. Cela date de la magique aventure de mon ancien groupe Ramsès. Je chantais les Bee Gees, Michael Jackson, Brian Adams... Vous avez aussi enregistré avec l'Orchestre philharmonique de Londres... C'était une très belle aventure dans ma vie. C'est une fierté que d'être dirigé par le fameux orchestre philharmonique de Londres ayant accompagné les Beatles, Elton John et tant de stars. C'était inespéré. Mêler le classique et l'oriental était une expérience enrichissante pour ma carrière d'artiste. Vos albums ne sont pas distribués en Algérie et vous ne vous y produisez pas. Pourquoi ? Le fait d'être parti à l'étranger, on m'a un petit peu oublié. Ici, il faudrait plus de tourneurs de spectacles indépendants. Pour vous dire, je voulais faire des spectacles en Algérie. J'ai été programmé puis déprogrammé plusieurs fois à Timgad, à la salle El Mougar, au Casif... Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne sais pas si cela relève du boycott ou de l'amateurisme. je voudrais tellement m'exprimer, chanter, exercer mon métier d'artiste, faire profiter ma musique au public. Donc, l'appel est lancé. Vous êtes contraint à vous « expatrier » au Maroc, pour chanter... Je m'expatrie au Maroc pour faire des galas, puisque là-bas, on veut de moi. Moi, je ne veux pas tomber dans le commercial mais plutôt dans le qualitatif. On me respecte à l'étranger. Votre actualité... Un CD vient d'être édité en Europe intitulé Cafe erotic et où figurent deux de mes titres issus de Dahmani With Existence C'est chaud... le café... Rires. Oui, il est bon ! - Site : www.dahmanionline.com www.shantirecords.com