Depuis le départ du directeur régional de l'Agence algérienne de développement du logement (AADL), des centaines de citoyens destinataires de la décision d'attribution sont dans l'attente d'occuper leur logement dont ils rêvent depuis des années. Bien qu'ayant respecté la totalité de leurs engagements en payant les deux premiers versements, leur rêve ne s'est toujours pas matérialisé. Leur impatience est à la mesure de leur attente. Les nerfs sont à fleur de peau. Dans le lot, beaucoup de couples désespèrent disposer de cette clé qui leur ouvrira la porte du bonheur conjugal. Tous tentent de s'informer via les différents titres de presse sur le pourquoi de cette attente qui n'en finit pas. Pourtant, la plupart des programmes de réalisation de logements sur les sites de Sidi Amar, Sidi Achour, Plaine ouest et Oued Eddeheb sont depuis longtemps achevés. D'autres à El Hattab, Zaâfrania, Didouche Mourad sont en phase de finition. Au niveau du siège de la direction générale, la passation des consignes entre le directeur partant et son remplaçant n'ayant pas été effectuée, on se refuse à toute déclaration. « Le directeur est absent », se limite-t-on à répondre au guichet d'accueil de l'AADL sans préciser lequel des deux, l'évincé ou son remplaçant, est absent. Ce qui ouvre droit aux nombreuses supputations sur une enquête déclenchée par les services de la sécurité sur des anomalies dans la gestion des dossiers. Pour d'autres, un problème de passe-droit dans le choix des attributaires par cité et par étage aurait été mis au jour imposant le blocage des attributions définitives. Il y a enfin ceux qui, leur récépissé de dépôt de dossier datant de 2002 en main, affirment qu'ils ont été écartés de la liste des attributaires au profit de privilégiés proches des cercles locaux du pouvoir. Sur les sites en question, l'entreprise chinoise, dont la célérité n'a d'égale que les constructions qu'elle érige au fil des jours, est citée en exemple en matière de livraison des blocs de logements totalement achevés. Bien que prêts à être habités, ces logements sont depuis des mois inoccupés. Les Chinois sont sérieusement talonnés par l'entreprise publique algérienne Batigec également très tatillonne dans le domaine de la qualité des constructions et du respect des délais de réalisation. Après avoir connu un sérieux retard dans la réalisation du programme des 500 logements Zaâfrania dû à des difficultés financières, Géni Sider, l'autre entreprise publique, a repris du poil de la bête. Le programme sur ce site situé sur les hauteurs de Annaba très convoité par les candidats au logement, est en phase de finition. « Dites-moi quand vais-je pouvoir prendre possession de mon logement. J'ai respecté mes engagements vis-à-vis de l'AADL et j'attends toujours une attribution chaque fois reportée au mois suivant depuis octobre 2005. Qu'on nous dise une fois pour toutes ce qui se passe. Salarié, je paie actuellement 6000 DA un deux pièces en dehors de Annaba vers laquelle je me déplace quotidiennement pour rejoindre mon poste de travail avec mes 2 enfants scolarisés. Cette situation me coûte énormément cher », s'inquiète Mohamed Cherif Haddi. Certains programmes sont confrontés à un non-achèvement des travaux de viabilisation, mise en place du réseau d'assainissement, raccordement sur le réseau AEP et électricité. D'autres totalement finis sont toujours occupés à moitié. Inexplicablement, des logements situés entre le 1er et le 5e étages ne semblent pas avoir fait l'objet d'affectations. Il y a enfin le problème des ascenseurs qui ne démarrent pas et des minuteries défaillantes à l'origine de la grande colère des attributaires des 187 Logements du boulodrome Oued Eddeheb.