« Il y un mouvement de protestation massif, à travers le pays, et on veut intimider, terroriser ceux qui sont à la tête de ce mouvement, d'où ces plaintes du ministère de l'Enseignement supérieur et les mesures de contrôle judiciaire à l'encontre des syndicalistes afin de faire planer une menace permanente », a indiqué maître Hocine Zahouane, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), contacté hier par téléphone. « Les éléments juridiques dans l'affaire de Farid Cherbal ne tiennent pas la route », a ajouté l'avocat Zahouane qui a assisté M. Cherbal hier matin au tribunal d'El Harrach. « Nous sommes face à un état de voie de fait de la part du ministère et face à la confusion totale de la part de la justice. Nous sommes face à un défi nationale », a conclu maître Zahouane. De son côté, l'avocat Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH), a condamné ces arrestations évoquant « des pressions, des comportements qui touchent à la liberté syndicale, à la citoyenneté et au droit de grève ». « Nous demandons la libération et l'extinction des poursuites à l'encontre des syndicalistes », a-t-il déclaré hier lors d'un entretien par téléphone. La LADH compte travailler sur un dossier détaillé relatif aux problèmes de l'université et au mouvement de grève. Pour rappel, en 2002, une mission d'information sur les libertés syndicales de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a conclu dans son rapport que « le pluralisme syndical conquis après une trentaine d'années de monolithisme a été systématiquement remis en cause ».