L'affaire Mouffok n'a toujours pas livré ses secrets. Le neveu de cet homme d'affaires, actuellement en fuite, s'est attaqué à l'ancien associé de son oncle, propriétaire de la société Sovac, représentant exclusif de la marque de voiture Volkswagen en Algérie. Adel Mouffok, mandaté par Ahmed Mouffok pour gérer ses affaires, a dénoncé ce qu'il a appelé « une opération de dépouillement du partenaire, en l'occurrence Ahmed, de ses actifs dans la société Espace de la voiture et créer sur le dos de celle-ci et avec ses moyens une autre entreprise ». Adel Mouffok a affirmé l'entrée d'Ahmed Mouffok dans le capital d'Espace de la voiture, concessionnaire de Volkswagen, « a permis une grande impulsion à la société, qui a bénéficié d'importants moyens financiers grâce au soutien accordé par les banques en contrepartie de garanties telles que les hypothèques avancées par Ahmed Mouffok. Cette réussite a poussé les frères Oulmi à mettre en place, dans le secret, un plan qui consistait à créer à moindre frais une entreprise parallèle. Espace de la voiture a été donc dépouillée de ses biens et de son personnel. Des plaintes ont été déposées contre lui pour abus de biens sociaux et nous attendons la fin de l'instruction. » Le mandataire d'Ahmed Mouffok a accusé l'ancien associé de son oncle d'avoir « détourné des fonds d'un compte ouvert en 1999 », ajoutant qu'« Espace de la voiture existe toujours », refusant ainsi l'information relative à sa dissolution. Contacté, Mourad Oulmi, actuellement patron de Sovac, a rejeté toutes les accusations portées à son encontre. Selon lui, Ahmed Mouffok a « trahi ses associés non seulement dans Espace de la voiture, mais également dans d'autres sociétés. Seulement, je me suis rendu compte de la dérive à temps, avant qu'il n'y ait la catastrophe de la faillite comme cela a été le cas pour toutes ses entreprises. J'ai mis un terme à ses agissements au moment opportun. D'ailleurs, au niveau de la justice, tous les gérants de ses entreprises ont été convoqués lors des différentes instructions liées à son dossier, sauf moi en tant que directeur général d'Espace de la voiture, où Mouffok détenait 50% des actions. J'avais comme le pressentiment que Mouffok voulait mener à la ruine la société à travers les mouvements de fonds entre les comptes d'Espace de la voiture et ceux de ses autres sociétés. Je suis intervenu à temps en lui interdisant l'utilisation de ces fonds. » Mourad Oulmi a reconnu que la firme Volkswagen « a retiré » la licence d'importation à Espace de la voiture pour « la céder à Sovac », après l'éclatement de l'affaire Mouffok et sa fuite à l'étranger. « C'est l'image de marque de la firme allemande qui était mise en jeu. Il fallait la préserver en la retirant à Ahmed Mouffok qui de surcroît est en fuite. Pour pouvoir dissoudre la première société, il fallait la présence de tous les actionnaires. Nous avions envoyé plusieurs convocations. Mouffok n'a pas répondu. Nous comptons tenir cette assemblée dans les jours qui viennent même si cela se fait en son absence. » A propos des accusations de détournement, Mourad Oulmi, s'est déclaré offusqué par ces propos, les jugeant sans fondement et sans aucune preuve. « Le fisc a passé au peigne fin la comptabilité de la société durant l'année 2003. Il n'a rien décelé d'anormal. Il a procédé au même contrôle deux fois, et aucune anomalie n'a été enregistrée. Un détournement pareil ne passerait pas inaperçu. Ce sont des accusations sans fondement. Il est en train de détourner l'attention sur le vrai scandale lié à la fuite de son oncle. Pour l'instant, au niveau du tribunal, il y a une affaire qui s'appelle Mouffok et non Oulmi. Les plaintes pour détournement et traites de complaisance sont enregistrées contre Mouffok et non contre Oulmi. Laissons la justice faire son travail et tout sera dévoilé. »