Depuis 2001, le système de rachat a été complètement abandonné. Le bac est accessible uniquement aux élèves ayant obtenu 10/20 ou plus à cet examen l Les avis sont mitigés du côté des enseignants. Le ministère de l'Education nationale étudie actuellement la possibilité d'instituer une deuxième session du baccalauréat pour les élèves ayant obtenu entre 9 et 10 de moyenne, a indiqué le ministre de l'Education nationale en marge d'un colloque maghrébin sur le dépistage et le diagnostic précoce du handicap. Même si «rien n'a encore été tranché», le ministre vient de jeter un pavé dans la mare, d'autant plus que les journées d'étude et les réflexions sur la réforme du système éducatif engagée par le département de Baba Ahmed n'a pas abouti à cette recommandation. Les points retenus à l'issue de ce travail, faut-il le rappeler, ont complètement éludé la réforme des examens et le recours aux programmes. Le système de rachat abandonné en 2001 Depuis 2001, le système de rachat a été complètement abandonné : le bac est accessible uniquement aux élèves ayant obtenu 10/20 ou plus à cet examen. Les avis sont mitigés du côté des enseignants. Le Syndicat national des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) rappelle que c'est une de leurs revendications depuis quelques années. «L'organisation d'une deuxième session du bac conditionnée pour les élèves ayant eu plus de 8/20 aux épreuves est une manière de donner une deuxième chance à ceux qui ont travaillé toute l'année scolaire et ont raté, pour une raison ou une autre, l'examen national. Cette session ne devrait pas être une offrande mais une manière de racheter les élèves qui ont eu un comportement exemplaire durant l'année et qui montrent des bulletins de notes qui témoignent de leur assiduité. Ce comportement et cette assiduité pourraient être évalués à travers les fiches techniques des élèves qui doivent être réhabilitées à cette occasion», explique M. Meriane, président du Snapest. Si le rendement annuel de l'élève est pris en compte, les établissements scolaires auront moins de problèmes à gérer la discipline et les absences, estime le Snapest. Ce dernier estime que l'organisation d'une deuxième session sans condition et ouverte à tous les recalés serait «désastreuse», d'où la nécessité d'associer les enseignants à cette démarche. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ne voit pas le projet de Baba Ahmed sous le même angle. Selon M. Amraoui, secrétaire national chargé de l'information à cette formation syndicale, l'annonce de la possibilité de l'organisation d'une deuxième session maintenant, en cette période de l'année scolaire, «est une mauvaise idée». Le moment est très mal choisi pour évoquer cette possibilité. «Cela affectera des candidats qui ne chercheront certainement qu'à appuyer cette possibilité. On les a vus déjà sortir dans la rue pour exiger qu'on écourte les programmes. Les élèves seront certainement perturbés», s'inquiète le syndicaliste, qui s'interroge sur les raisons du revirement de la position de la tutelle, qui a toujours signifié une fin de non-recevoir à toute demande de deuxième session, même justifiée, comme ce fut le cas suite aux intempéries ou après de longues grèves ou encore après le scandale de la tricherie. Augmenter le taux de réussite «Cette démarche n'est pas pédagogique. Il faut que la tutelle consulte les spécialistes pour préserver l'intérêt des l'élèves», plaide l'Unpef, qui craint que cette démarche soit motivée par le souci d'augmenter le taux de réussite au baccalauréat. L'Association nationale des parents d'élèves considère que le système de rachat en vigueur il y a quelques années «est préférable à une deuxième session qui doit rester une solution à caractère exceptionnel (intempéries, grèves ou autres raisons)». Ahmed Khaled, président de cette association, estime qu'il faut réhabiliter la fiche technique de l'élève qui pourra être prise en compte en cas de possibilité de rachat. «La question doit être tranchée par les pédagogues et non obéir à d'autres considérations», explique le représentant des parents d'élèves.