Qu'est-ce qui fait rouler les Algériens ? La réponse à cette interrogation pourrait permettre une réduction des embouteillages . Dans le cadre des Assises sur les transports qui se sont tenues hier et avant-hier, il a été recommandé, par Mohamed Tatachet, commissaire divisionnaire à la DGSN la réalisation d'un sondage d'opinion auprès des automobilistes dans l'optique de remédier au flux continu de voitures qui se dirigent sur les villes, tout particulièrement Alger et sa périphérie, qui bat des records en termes de bouchons incessants. Un sondage d'opinion sur un échantillon d'automobilistes pour connaître les mouvements des usagers de la route est nécessaire afin de savoir d'où viennent les voitures qui ferment les autoroutes de la capitale chaque matin et où elles se dirigent», a ainsi expliqué M. Takachet, cité par l'APS. Les résultats de cette étude pourraient-ils, à terme, conduire à un réaménagement des horaires de travail, comme suggéré par certains experts lors des ateliers de ces assises ? Ou sera-t-il instauré, à l'instar d'autres pays, un péage pour les véhicules qui entrent dans la capitale ? Une chose est toutefois sûre : «Trouver des solutions pour les problèmes de congestion des grandes villes, notamment Alger, nécessite beaucoup de temps», déplore le commissaire Tatachet. Selon lui, ce sont sept millions de véhicules qui circulent quotidiennement, de 6h à 22h, sur le territoire national. «Par le passé, les encombrements étaient constatés uniquement durant les heures de pointe, actuellement cela dure toute la journée et même la nuit», poursuit-il. Une circulation tellement dense, qui atteint même des proportions «alarmantes», qu'il relève de «l'impossible de gérer actuellement cette situation». Pour une intermodalité des transports En attendant, les participants aux ateliers de ces Assises ont évoqué certaines mesures qui pourraient fluidifier le trafic routier, comme l'utilisation du transport collectif, la réhabilitation du transport du personnel pour diminuer la charge sur les routes, le dégagement de couloirs spécifiques pour les transporteurs de voyageurs, ou encore l'installation de feux tricolores dans les centres urbains. Les transports en commun, dont le transport ferroviaire, pourraient ainsi conduire à la réduction de la congestion des routes. Seulement, les prestations de service, tant en matière de dessertes, de coûts que de sécurité, restent en deçà des attentes et des besoins de citoyens. «Le transport ferroviaire tente de récupérer une part du marché et de drainer des voyageurs qui sont actuellement utilisateurs d'autres moyens de transport», a ainsi indiqué, à l'APS, Boubeker Aït Abdellah, haut fonctionnaire du secteur des transports. «Cette volonté de recourir à un usage plus important du transport ferroviaire est dictée par la nécessité de développer davantage les transports collectifs à des conditions de coût et de sécurité suffisants», poursuit-il. Mais pour assurer un service public qui soit à la hauteur des attentes des usagers, il est indispensable d'instaurer le concept d'intermodalité afin de créer une complémentarité entre les différents modes de transport et ne pas privilégier l'un d'entre eux par rapport à d'autres. «Par le biais de ce modèle, le citoyen disposera d'un service public plus performant notamment à travers la réduction des congestions sur les routes», conclut M. Aït Abdallah.