À 80 ans, Moulay Sahraoui voudrait bien avec l'appui de ses nombreux amis, fans et responsables dévoués à la cause sportive, mettre fin à une riche et longue carrière pugilistique qu'il a inaugurée à 13 ans en 1946 sous la houlette du Français Georges Chabal à la salle «La Tiarétienne». Quoi de plus glorieux que l'organisation d'un jubilé en reconnaissance à son talent, son expérience passée dans les rings puis passer le témoin à la jeune génération. Un jubilé prévu mercredi prochain au niveau de «l'hôtel Bouazza» qui revêt une double signification pour ce sportif émérite doublé d'un authentique moudjahid. Grâce à la contribution de la wilaya, la DJS, l'OPOW Kaïd Ahmed, la ligue de wilaya de boxe et en collaboration avec la fédération de boxe, un riche programme a été concocté pour la circonstance en ce 11 décembre, jour anniversaire des évènements du 11 décembre 1960 puisqu'aux dix combats prévus entre les boxeurs, toutes catégories, des wilayas de Tiaret, Oran, Relizane, Témouchent, est prévue une communication sur «l'histoire de la boxe à Tiaret» qu'animera notre confrère et historien, Amar Belkhodja. Aux cadeaux prévus pour la circonstance, un intermède sera exclusivement consacré à notre ex-champion de Paris des années 1956/1958 en poids léger et champion d'Afrique du Nord. A vrai dire, celui qu'on surnomme «Battling», en mémoire du boxeur Sénégalais Battling Siki (1897/1925), a livré en tant qu'amateur 78 combats dont il en perdra seulement quatre face respectivement à «Goudi dit l'Oranais», face à l'Italien Garido contre Daidou Hamoud et enfin le Français Tiber. Troquant ses gants contre une mitraillette pour s'impliquer dans la révolution, celui qui était destiné à la gloire rejoignait le maquis. Il ira faire ses preuves sur les collines de «Bir El Kehf» dans la région de Frenda. Reçu par le colonel Mejdoub et guidé par le chahid Mohamed Farès, notre boxeur alla commettre son premier acte révolutionnaire au cœur de la ville de Tiaret à l'ex-rue Bugeaud (Rue Emir Abdelkader). Blessé, il sera capturé en 1961 et condamné par l'armée coloniale à vingt ans de réclusion. Nonagénaire, celui qu'on affuble du titre de «Ammi Sahraoui», en dépit du poids de l'âge, reste une icone locale de la boxe de la région en compagnie de son ex-comparse monsieur Belarbi Mohamed dont on souhaite un prompt rétablissement. Arrière-gran- père, il a eu le loisir de voir évoluer sur les rings, un de ses petits-fils, histoire de dire que la relève est déjà assurée et le flambeau bel et bien transmis. Le jubilé que Tiaret organise à son intention n'aura pas eu le retentissant écho si, en plus des autorités, des hommes tels ATIA, Djoudi et les hommes de l'ombre ne se sont pas dépensés sans compter.