Ancien triple champion d�Alg�rie des �l�gers� et actuel entra�neur de la Garde r�publicaine, Boualem Belaouane est issu d�une famille de boxeurs et a �t� l�un des rares pugilistes alg�riens � avoir particip� � des Jeux olympiques. Il a des id�es bien pr�cises sur le noble art qui r�gresse en Alg�rie, faute de moyens et de soutien. Le Soir d�Alg�rie : Vous �tiez pr�sent lors des JO de 1980 � Moscou. Quel fut votre parcours ? Boualem Belaouane : J�avais atteint les quarts de finale. J�avais battu le champion de Bulgarie puis je me suis retrouv� face � un Yougoslave qui d�tenait la m�daille d�or des Jeux m�diterran�ens de Split en 1979. Contre lui, j�ai perdu aux points. Il faut rappeler que nous �tions juste deux boxeurs � repr�senter l�Alg�rie, moi-m�me et Sayad. Les JO, c�est le r�ve de tout boxeur amateur. Tout � fait. Tous les boxeurs r�vent d�une participation aux Jeux olympiques. C�est encore plus fort que le fait de participer � une phase finale de Coupe du monde pour un footballeur. Et quel a �t� votre palmar�s ? J�ai �t� sacr� trois fois champion d�Alg�rie dans la cat�gorie des l�gers (ndlr, 60 kg) et vice-champion arabe. Pourquoi n�avez-vous pas embrass� une carri�re professionnelle apr�s les JO de Moscou ? Pour la simple raison que le professionnalisme n�existait pas en Alg�rie. A part l�amateurisme, il n�y avait rien. Apr�s les JO, je me suis retrouv� en s�lection militaire et ensuite, je me suis reconverti � la fonction d�entra�neur de boxe. Et aujourd�hui, vous �tes le coach de la Garde r�publicaine. J�ai d�abord �t� l�adjoint de l�entra�neur de la s�lection nationale militaire puis avec l�exp�rience acquise dans ce m�tier, on m�a confi� les �l�ments de la Garde r�publicaine. L�image que l�on a d�un Garde r�publicain, c�est la ma�trise d�un cheval et d�une �p�e. Il doit aussi savoir se servir de ses poings. C�est une fausse image et cela n�emp�che pas les Gardes r�publicains de pratiquer toutes les disciplines sportives que ce soit la boxe mais aussi le judo et le football. Ils participent dans quelles comp�titions ? C�est un corps qui participe � toutes les comp�titions militaires qu�elles soient nationales ou internationales. Par cons�quent, ce sont des �l�ments que l�on s�lectionne selon leurs potentialit�s. En 2006, on a particip� au Championnat du monde militaire de la boxe � Hanovre en Allemagne. J'avais deux �l�ments qui �taient engag�s. Ont-ils remport� une m�daille ? Oui, on a ramen� une m�daille de bronze pour l'Alg�rie dans une comp�tition au niveau tr�s �lev� avec la participation de pas moins de vingt-huit nations. Dans le film Millions dollars baby, Clint Eastwood incarne un entra�neur de boxe et pr�tend qu�il faut quatre ans pour former un boxeur. Qu�en dites-vous ? En quatre ans, on peut former une personne capable de monter sur un ring pour combattre, mais pour atteindre le haut niveau, il faut un peu plus de temps. Dans ce m�me film, Clint Eastwood pr�pare une femme pour la boxe. Que pensez-vous de la boxe f�minine ? Je suis totalement contre la boxe f�minine. J�estime que c�est un sport d�hommes et d�ailleurs dans le monde, il n�y a pas beaucoup de femmes qui pratiquent la boxe. Il n�y a qu�aux Etats-Unis que cela a r�ussi. Et si on vous demandait d�entra�ner des femmes, refuseriez-vous ? Je refuserais parce que je suis contre, c�est tout. Quel regard portez-vous sur la boxe alg�rienne actuelle ? Il n�y a que tr�s peu de clubs qui travaillent s�rieusement pour la bonne raison qu�ils en ont les moyens. La boxe alg�rienne est tout de m�me en r�gression. Qu�est-ce qui se passe selon vous ? D�un point de vue social, il faut dire que la boxe n�attire plus les jeunes comme de notre temps. Et je les comprends, parce que lorsqu�on voit comment ont termin� les anciens boxeurs, cela n�encourage pas la pratique de cette discipline. Il faut dire que la majorit� des pugilistes se retrouvent dans le d�nuement et la mis�re et quand on voit que m�me des anciens champions olympiques sont dans cette situation, les jeunes se d�sint�ressent compl�tement de cette discipline. Faut-il professionnaliser la boxe alg�rienne ? Mais on parle souvent de professionnalisme en Alg�rie, et en fait, c�est du bricolage. Je pense qu�il est temps de lancer un v�ritable professionnalisme, cela permettrait d�attirer les jeunes et de relancer le noble art en Alg�rie. Actuellement, la boxe est d�laiss�e et ne b�n�ficie d'aucun soutien. Qui devrait la soutenir ? Il y a d�abord les APC qui sont concern�es puis la F�d�ration et les DJS. Ils sont tous responsables pour s�impliquer dans la relance de la boxe gr�ce � l�ouverture de nouvelles salles. D�ailleurs, il y a plusieurs salles qui ont �t� oblig�es de baisser rideau, faute de moyens et d�aide de la part des institutions concern�es. La boxe peut-elle g�n�rer des profits ? Oui, mais � un niveau professionnel. Dans ce cas, il faudrait une f�d�ration professionnelle pour pouvoir attirer et former des boxeurs d�un haut niveau. Quel a �t� pour vous le meilleur boxeur alg�rien de tous les temps ? Pour moi, je dirais sans h�siter Ould-Makhloufi et Loucif Hamani. James Brown �tait boxeur avant de devenir le roi de la soul. Georges Foreman est devenu un homme d�affaires. La boxe peut mener � tout, n�est-ce pas ? Oui, parce que la boxe est aussi une �cole de la vie. Elle vous apprend � vous battre et � chercher la victoire. La vie en elle-m�me est une sorte de ring o� il ne faut pas baisser les bras. �La boxe est un m�tier tr�s dur� a d�clar� J. C. Boumer, l�ex-champion d�Europe. Qu�en pensez-vous ? Tr�s dur, c�est tout � fait vrai parce qu�il faut supporter des coups et un r�gime alimentaire draconien pour respecter son poids de cat�gorie. La boxe est une forme d�esclavage ! Qui peut supporter de monter sur un ring pour prendre des coups ? Vous �tes pour ou contre les casques de protection ! J�ai eu l�occasion de boxer avec et sans casque et je peux vous dire qu�il n�y a aucune diff�rence. Je suis contre le casque et j�ai remarqu� que depuis l�introduction de ce moyen de protection, on a un peu d�natur� le noble art. La boxe est-elle une discipline sportive tr�s dangereuse ? Non, elle n�est pas plus dangereuse qu�une autre discipline. Il y a eu des morts sur un ring mais il y en a eu �galement sur des terrains de foot. Moi-m�me, j�ai deux gar�ons, Lyw�s et Nabil qui pratiquent d�j� la boxe dans une �cole.