Dans plusieurs wilaya du Sud, le palmier dattier constitue la principale ressource des populations. Malheureusement, les palmeraies subissent actuellement de graves contaminations par la maladie du bayoud qui sème la terreur. Devant ce phénomène et celui des appétits voraces de certains propriétaires terriens, beaucoup plus portés sur la spéculation foncière illégale que sur l'agriculture, la disparition au fil du temps de ces minuscules taches de verdure perdues dans notre vaste désert commence à se faire sérieusement sentir. Pour ne citer, à titre d'exemple, que la wilaya de Ghardaïa, avec sa superficie agricole qui dépasse les 25 000 ha, ses 991 738 palmiers et de par sa position géostratégique, cette dernière, en dépit de la présence du bayoud, dispose des potentialités agricoles que lui envient beaucoup d'autres régions du sud du pays. Ce qui constitue des atouts non négligeables pour un développement agricole harmonieux. Durant l'exercice 2005-2006, le secteur agricole à Ghardaïa semble entrer sans complexe et de plain-pied dans le troisième millénaire et a aussi connu de profondes mutations. Grâce à une stratégie mise en place par les différents services de l'agriculture et les responsables de ce secteur névralgique de l'économie nationale, l'Institut national de protection des végétaux (INPV) a eu une louable initiative d'organiser par l'intermédiaire de son staff technoscientifique une semaine de cours ayant pour thème « Le perfectionnement sur les diagnostics précoces du bayoud et les techniques de lutte » au bénéfice des cadres nationaux et des techniciens scientifiques exerçant au niveau des institutions du ministère de l'Agriculture, en présence de 50 agriculteurs de la région. Il est important donc de retenir que le bayoud est une maladie vasculaire qui touche le palmier dattier à travers un agent causal qui se présente sous forme d'un champignon du sol, le Fusarium Oxysporium sp Albédinis, classé sur la liste A des organismes de quarantaine. Quant au front de progression de la maladie du bayoud en Afrique du Nord, il se situe dans une petite partie des oasis de la wilaya de Ghardaïa. Au niveau national et compte tenu de la présence de zones contaminées et de zones indemnes, on a conclu que tout l'effort en matière de recherche, de prévention et de lutte doit être assuré par une sauvegarde des zones indemnes, à savoir les palmeraies du Sud-Est algérien. Et par la même, à travers l'ensemble des régions phoenicicoles nord-africaines situées à l'est du front de progression de la maladie. Cependant, le meilleur moyen d'éradiquer cette maladie incurable du bayoud consisterait à faire appel à quatre méthodes complémentaires, à savoir la sensibilisation des agriculteurs, l'arrachage du matériel végétal contaminé, la désinfection des parcelles et le repeuplement des parcelles atteintes par des variétés résistantes. Selon Tirichine Mohamed, coordinateur national au niveau de l'INPV de Ghardaïa, les résultats obtenus au niveau de la recherche agronomique grâce à l'utilisation des techniques du génie génétique peuvent dans un proche avenir apporter une contribution décisive dans la lutte contre le bayoud.