Péril n La production de dattes dont notamment celle de Deglet nour, est menacée par ce champignon qui cause des ravages. Un terrible fléau menace actuellement les palmeraies. Il s'agit du bayoud qui a déjà détruit des milliers de palmiers dattiers dans le Grand Sud. Hier, des scientifiques, des chercheurs internationaux et des responsables du ministère de l'Agriculture se sont réunis à l'hôtel El-Djazaïr pour faire le point sur la situation de la phœniciculture. Il ressort d'emblée, selon M. Féliachi, directeur de l'Institut national de recherche agronomique, que «sur 160 000 hectares de surfaces dattières, 10% sont touchés par le bayoud». En effet, ce champignon, qui progresse à un rythme vertigineux, peut porter un coup dur aux fellahs qui ont peiné à cultiver des palmeraies pendant des années. On annonce du coup que 3 millions de palmiers dattiers ont été détruits depuis l'apparition de cette maladie. Dans ce contexte, ce sont les palmeraies de l'est du pays (Biskra, Oued Souf…) qui accusent le plus de dégâts. D'autres régions telles que la Saoura et le Touat n'ont pas été épargnées. Afin de limiter cette progression, l'Inra et le Commissariat à l'énergie atomique en collaboration avec la FAO ont proposé une stratégie de lutte efficace contre le bayoud. Selon le DG de l'Inra «l'utilisation des techniques nucléaires s'avère efficace, car elles permettent de stériliser le mâle du champignon». Cette maladie ne peut être enrayée que par l'utilisation de variétés résistantes. Et c'est toute la problématique des moyens de lutte qui est posée par les chercheurs. En outre, il faut savoir que l'Algérie dispose de plus de mille variétés de dattes inexploitées pour manque de moyens techniques de production et absence de soutien financier. Pour un départ d'intensification de la culture dattière, le ministère de l'Agriculture a décidé de conditionner tout soutien aux nouvelles plantations à l'introduction de 20% de diversités. Par ailleurs, les instituts scientifiques ont mobilisé leurs équipes pour suivre de plus près l'évolution de ce champignon en attendant de mettre au point un puissant antidote pour atténuer l'effet ravageur du bayoud.