La section du CNES de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès a organisé hier des marches de protestation dans les trois campus de l'établissement. Par cette manifestation, les enseignants ont voulu exprimer leur solidarité avec leurs collègues du bureau local du Cnes qui devraient comparaître devant le juge aujourd'hui dans l'affaire opposant le rectorat à ce syndicat suite à l'appel introduit par ce dernier après que la justice, saisie par l'administration, eut déclaré la grève actuelle « illégale ». Dans une déclaration parvenue à notre bureau, le coordinateur local du CNES, M. Chebout, « dénonce le transfert des examens des départements du campus Sud vers le campus Nord ». « Des examens qui seront assurés par des enseignants qui n'ont jamais dispensé un cours de rang magistral pour les étudiants de 1e et 2e années », écrit le CNES, qui y voit « une manœuvre destinée à casser le mouvement de grève en faisant faire les contrôles des modules qu'assurent les enseignants grévistes par d'autres enseignants qui n'adhèrent pas au mouvement de protestation ». S'en défendant, le rectrice, Mme Kesri, nous a déclaré : « Ce n'est pas la première fois que l'administration décide de mettre à la disposition des étudiants des locaux autres que ceux de leurs facultés respectives. Nous avons organisé par le passé des examens aussi bien au campus Nord qu'au campus Sud pour des étudiants d'une même faculté et personne n'a alors trouvé cela anormal. Nous n'y voyons aucun empêchement si c'est plus commode pour les étudiants. » Interrogée sur les raisons de ce transfert, la rectrice nous a répondu que c'est pour des considérations internes à l'établissement. Cependant, « aucun examen ne peut être fait si l'enseignant du module concerné est en grève », a-t-elle ajouté, soulignant que « les examens se font dans leur grande majorité ». Dans sa déclaration, le CNES a aussi soulevé « le blocage des bourses, stages et séminaires pour les enseignants grévistes », évoquant des « représailles de l'administration ». Interrogée à ce sujet, Mme Kesri a répondu qu'elle trouve « incompatible le fait d'être en grève et de vouloir participer à des séminaires ou des stages ». « Etre en débrayage suppose la présence sur place pour le piquet de grève. On ne fait pas grève pour rester chez soi, vaquer à ses occupations extraprofessionnelles ou encore aller en stage », a-t-elle commenté. « Afin d'apaiser le conflit », le CNES de Boumerdès demande « une réunion urgente entre la tutelle et les représentants des assemblées générales de toutes les universités », désavouant ainsi les membres du CNES qui « négocient » avec les pouvoirs publics.