L'assemblée générale des enseignants de l'université M'hamed Bougerra de Boumerdès (UMBB), affiliés au CNES, réunie hier au campus sud, a déclaré « soutenir sans faille les enseignants des universités de Sidi Bel Abbès et Constantine ». Pour ce faire, les adhérents du CNES de Boumerdès se disent « prêts pour une démission collective ». Dans une déclaration sanctionnant leur réunion, « tenue à la faculté des sciences après une marche de protestation à l'intérieur du campus », selon le coordinateur local du syndical, M. Chebout, les enseignants « dénoncent et déplorent le harcèlement moral contre les enseignants de la faculté de droit et des sciences commerciales ainsi que la traduction devant le conseil de discipline des étudiants accusés de s'impliquer dans le soutien du mouvement de grève ». Les animateurs du CNES expliquent le « harcèlement moral » évoqué dans leur document par « la menace de l'administration de traduire devant le conseil de discipline des enseignants qui refusent de retirer la convocation à la surveillance des examens prévus samedi prochain ». Contactée par nos soins pour en savoir davantage sur ce mouvement de protestation, mais surtout sur les plaintes des enseignants, la rectrice de l'UMBB, Mme Kesri, refuse de parler de grève, celle-ci étant « déclarée illégale par le tribunal de Boumerdès pour ce qui concerne le préavis de grève local, et celui d'Alger pour la grève nationale ». La rectrice situe le taux de suivi du mouvement de protestation autour de 20%, contrairement au CNES qui parle de plus de 80%. Au sujet des étudiants dont parle le CNES, Mme Kesri dira qu'« effectivement, un certain nombre d'étudiants qui ne sont pas concernés par les examens et qui sont allés dans les amphis, samedi dernier, perturber le déroulement des épreuves ont été convoqués par l'administration ». « Ils ne sont pas encore traduits devant le conseil de discipline dont on parle mais il s'agit pour nous d'assurer le maintien de l'ordre dans l'établissement », dit-elle. Quant aux enseignants, « aucun d'eux n'a été harcelé, encore moins traduit devant le conseil de discipline », affirme-t-elle, ajoutant que « les plannings des examens de la semaine prochaine sont affichés et portés ainsi à la connaissance de tous les concernés ». Pour rappel, les examens prévus à partir de samedi dernier aux facultés de droit et des sciences commerciales n'ont pas eu lieu. « Suite à la grève », dit le CNES, « reportés à la demande des étudiants », selon le rectorat. Cela étant, le CNES de Boumerdès réitère le maintien du mouvement de grève « jusqu'à la satisfaction de ses revendications légitimes et salue les étudiants pour leur solidarité » tout en les rassurant que leurs « préoccupations pédagogiques seront prises en charge au moment opportun ».