Les murs ont été chaulés, les bacs à ordures remplacés à la hâte, et les sacs poubelles ont été ramassés. Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a entamé ses tournées algéroises par une halte sur un chantier d'embellissement d'une cité située dans la proche banlieue sud-est d'Alger. Une délégation de l'APC d'El Maqaria (ex-Leveilly) et de la wilaya déléguée de Hussein Dey attendait, ce jour-là, de pied ferme le frais émoulu wali qui devait inspecter le chantier de réaménagement de la cité APC-CNEP (137 Logements). Des ouvriers s'affairaient, dans un grand bruit d'engins d'excavation, à déblayer la cour intérieure de cette cité, dont les résidants souffrent du manque d'équipements et d'insalubrité due à l'éclatement du réseau d'assainissement. M. Zoukh a fait un speech de circonstance avant de se rendre, presque en courant, vers d'autres points prévus dans le programme. Une fois le wali parti, les travaux dans cette cité, squattée par ses occupants révoltés par la longue attente dans la réalisation du projet lancé en 1989, ont été arrêtés. Plus d'engins de travaux publics, ni même d'agents des EPIC de wilaya. Les promesses des responsables locaux n'ont été respectées qu'un moment. Des locaux de cette cité populaire qui devaient être récupérés pour réaliser une sûreté urbaine de proximité et un bureau de poste sont toujours occupés. La commune d'El Maqaria est l'une des plus pauvres de l'Algérois, avec à peine une dizaine de milliards de centimes qui servent surtout à prendre en charge la masse salariale. «La réserve communale couvre à peine la masse salariale. Nous vivons des budgets supplémentaires et des aides de la wilaya. Nous n'avons pas d'entrées suffisantes comme les communes d'Hussein Dey ou Kouba, donc il nous est impossible de lancer des projets au profit d'une population frustrée. La population de 35 000 habitants compte plus de 50% de jeunes, presque tous au chômage. Les 80 agents recrutés dans le cadre du Fonds commun des collectivités locales (FCCL) ont été remerciés. J'en connais un qui touchait 12 000 DA. C'est un retraité qui n'a pas de ressources. Personne n'a pris son cas en considération. Comment tous ces gens vont-ils s'en sortir ?», s'indigne un élu qui a requis l'anonymat. Absence d'équipements et marché à l'arrêt ! La commune ne dispose pas d'équipements de proximité : ni maison de jeunes, ni bibliothèque, l'unique centre culturel de la cité Boumaâza, géré par la direction de la culture, n'est pas bien exploité. «L'APC a décidé au début de son mandat en 2012 de réaliser des équipements tels qu'une bibliothèque municipale, un deuxième bureau de poste à l'emplacement de l'actuel boulodrome, situé au centre- ville. L'ancien wali délégué, Salamani Mohamed (actuellement wali de Béchar, ndlr), qui n'entretenait pas de bons rapports avec une partie des élus, n'a pas agréé l'inscription de ce projet qui aurait pu nous permettre de céder en partie ces espaces à des entreprises de service public. Ici, en plus de l'absence de compétences dans l'APC qui vit sous perfusion et sert seulement de boîte postale, nous souffrons gravement du manque d'assiettes foncières», reconnaît l'élu qui fait remarquer que la commune ne dispose que de deux salles omnisports, celle située au centre-ville est exiguë. Le marché informel revient en force, occupant une partie des espaces de la cité Asila. «Les jeunes réoccupent la chaussée. Ils n'ont pas où aller et n'ont pas d'autres sources de revenu. Le projet de réaménagement de notre marché communal est actuellement à l'arrêt. L'entrepreneur qui a entamé les travaux avant le Ramadhan a disparu à cause du manque de moyens», s'étonne notre interlocuteur. Le seul marché communal n'a ouvert qu'un mois. Le problème s'est posé avec l'installation de 118 étals dans un espace qui ne peut en contenir que la moitié. «L'APC a décidé de réaménager tout le marché. Une opération de démolition des anciens étals était programmée. Il est prévu de réaliser 60 étals qui doivent bénéficier aux vrais chômeurs. Il y a une action de protestation des demandeurs et même des bénéficiaires. L'APC prévoit de diriger le surplus vers les locaux de haouch Megnouch», précise-t-il. Une soixantaine de locaux situés à travers des sites de logements AADL ont été attribués par la daïra. «La liste n'est pas connue de tous les élus. Les bénéficiaires sont soi-disant des porteurs de projets Ansej. Je n'en sais pas plus», dira notre interlocuteur. Une vingtaine de programmes avaient été toutefois lancés par l'APC. La priorité a été donnée au secteur de l'éducation ; la commune d'El Maqaria gère dix établissements primaires. Un projet d'un groupe scolaire de 6 classes devrait être lancé après la démolition des baraques de l'annexe de l'école Ferhat Deghmoum. Des cantines ont été réalisées dans les écoles Ali Medouche et Khelifi. «Il est programmé d'ouvrir une cantine à l'école Allal Sabri. Mais l'ancienne qu'on voulait reprendre et retaper est occupée actuellement par l'ancien directeur qui ne veut pas quitter les lieux», indique-t-on. Un groupe scolaire a été ouvert à l'école Saïd Handjar au Caroubier. Les élèves sont néanmoins obligés de traverser des routes très fréquentées pour rejoindre les bancs des classes. «Une école est programmée à l'emplacement du site des baraques de la Côte rouge. Une fois démolies (une quarantaine) et leurs occupants relogés, nous allons réaliser une école pour les enfants de ces cités», nous a indiqué une source à la wilaya déléguée. Au Caroubier, il est prévu la réalisation, susurre-t-on, du siège du ministère des Affaires religieuses, en contrebas de l'université des sciences islamiques. «Ghlamallah a, paraît-il, jeté son dévolu sur cette importante assiette qui aurait pu servir à réaliser des équipements de proximité. La population souffre du manque d'infrastructures de loisirs. Les cités populaires, même celles de Sonatrach, réservées aux cadres de cette société, manquent de tout.La superficie de la commune est de 0,53 km2 », relève un riverain qui fait remarquer que le siège de ce ministère devait initialement être réalisé à Birkhadem.