une véritable guerre est menée contre les marchands ambulants, les marchés hebdomadaires et les bidonvilles qui ceinturent les cités. Les bulldozers de la mairie d'Oran sont partis, récemment, à l'assaut des baraques du Douar Leflalis, à Seddikia, un bidonville maintes fois éradiqué et reconstruit par de nouveaux arrivants. La mesure qui entre dans le cadre de la réhabilitation du site a été prise dernièrement par le nouveau wali qui n'avait pas manqué de tancer vertement les élus locaux qu'il avait accusés de laxisme en laissant les choses arriver à cet état de déliquescence. Depuis son installation, une véritable guerre est menée contre les marchands ambulants, les marchés hebdomadaires et les bidonvilles qui ceinturent les cités. Douar Leflalis est un exemple édifiant du laisser-aller affiché depuis des années par les autorités locales (DEC-APC). En 1994, une dizaine de familles fuyant le terrorisme s'étaient installées dans un couvoir désaffecté. Au lieu de procéder à la démolition de cet édifice et au recasement de ses occupants dans un centre de transit, les autorités de l'époque avaient fermé les yeux sur ce drame au point où, en 1998, quand l'ex-wali d'Oran, actuellement en poste à Boumerdès avait décidé son éradication, il s'était retrouvé avec environ 500 familles à reloger. Un grave dilemme qui l'avait poussé à imaginer des solutions impliquant les occupants. Ce furent alors des aides octroyées dans le cadre de l'aide de l'Etat au logement, puis un recensement effectué par les occupants même constitués en association pour prévenir toute nouvelle installation. Plusieurs familles bénéficièrent de logements réalisés dans le cadre d'un programme d'urgence. Curieusement, au lendemain de la première démolition, au cours de laquelle des heurts avaient opposé les occupants aux forces de l'ordre, des familles sont revenues s'y installer dès le départ des bulldozers sans que cela n'entraîne une réaction des élus de l'APC. En 2002, une autre opération de démolition avait eu lieu. Celle-ci a permis de reloger 227 familles. Mais depuis, des familles sont venues réinvestir les lieux jusqu'à la décision prise par le nouveau wali et mise à exécution hier. Les brigades de la police de l'urbanisme accompagnées de délégués des secteurs communaux, se sont lancées dans une véritable chasse aux points noirs. Cette guerre, pour redonner à Oran un visage avenant, constitue une priorité pour rendre à l'autorité publique sa puissance. «Des phénomènes et des comportements négatifs ont porté un préjudice à l'autorité publique et créé un climat d'insécurité dans la ville», dira un responsable au niveau de la wilaya qui précisera que pour cette fois, la volonté de rendre la ville plus sûre existe et que l'opération qui n'est pas ponctuelle, sera menée à son terme quel que soit le prix.