Halim Feddal, secrétaire général adjoint de l'Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), a décidé de porter plainte contre X pour menaces de mort. Dans la soirée de samedi dernier, à 21h15, le secrétaire général adjoint de l'Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), Halim Feddal, reçoit un coup de téléphone. De l'autre côté de l'appareil, un individu profère à son encontre des menaces de mort. Il lui ordonne de ne plus s'intéresser aux affaires de corruption et de détournement de foncier. «Sinon, t'auras affaire à nous. On va t'avoir», lui dit-il. Halim Feddal a aussitôt alerté les médias. Halim Feddal a notamment jugé nécessaire, cette fois-ci, de déposer plainte contre X au niveau de la sûreté urbaine d'Ouled Mohammed, Chlef. «C'est trop !», indique-t-il. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'il fait l'objet de menaces. Par ailleurs, Djamel Tartag, un dénonciateur de corruption, a également été menacé de mort, nous apprend l'association. «Il m'a appelé. Des individus l'ont menacé en utilisant les mêmes propos», nous affirme M. Feddal. Il ajoute que «ces menaces de mort coïncident avec l'élaboration d'un dossier concernant une affaire de spoliation de foncier». «Le dénonciateur, M. Tartag, incrimine un ancien ministre très connu de la sphère publique», explique-t-il. A travers ces menaces, Halim Feddal estime qu'il n'est pas le seul à être visé. Il pense que «ce sont tous les militants anticorruption et les dénonciateurs qui sont concernés par les messages menaçants». Mais, souligne-t-il, «la lutte continue et nous ne céderons pas». Sur ce point, l'ANLC a émis un communiqué, dimanche dernier, condamnant «énergiquement les menaces et les intimidations contre son secrétaire général adjoint». L'association demande «la mobilisation et la vigilance de la société civile, des partis politiques et du peuple algérien contre ces agissements qui veulent restreindre l'espace de la dénonciation des actes de corruption». Outre les menaces de mort que l'ANLC considère comme étant un «procédé criminel», l'association «exige des autorités que toute la lumière soit faite quant à cette pratique d'un autre âge». Elle alerte également «l'opinion publique sur les menaces qui pèsent sur les militants anticorruption et les dénonciateurs». Depuis la création de l'ANLC, en septembre 2012, et le dépôt du dossier d'agrément au ministère de l'Intérieur, les coups de téléphone anonymes et les menaces n'ont pas cessé, selon les militants de l'Association. D'ailleurs, faut-il le préciser, le ministère de l'Intérieur refuse jusqu'à présent de délivrer l'agrément, alors que la demande a été formulée depuis plus d'un an, et ce, sans exposer le moindre motif.