Le wali de Constantine, Hocine Ouadah, a exprimé toute sa colère hier face aux membres de l'APC de Constantine, lors d'une rencontre tenue au siège de la wilaya de la cité Daksi. Une colère qui fait suite aux nombreux dysfonctionnements et autres projets qui traînent, qu'il a constatés durant ses sorties dans les différents quartiers de la ville. «Vous avez un budget de 6 milliards de dinars non consommés dans le plan communal de développement (PCD) de l'année 2013, ceci sans parler des programmes sectoriels, alors que sur les 238 projets inscrits au profit de la commune, 100 n'ont même pas été lancés à ce jour, et les 130 opérations entamées sont encore à la traîne», a-t-il lancé en direction des élus de l'assemblée. Un constat amer après une année d'exercice seulement pour une APC qui peine à sortir de ses conflits internes. «Vous passez votre temps dans les futilités et les conflits personnels au détriment de l'intérêt de la ville et des citoyens ; ceci est vraiment intolérable», dira-t-il. Pour enfoncer des élus et un maire qui s'est confondu dans des explications non convaincantes, Hocine Ouadah a qualifié de bricolage les travaux réalisés sur la voirie ; il citera aussi les retards enregistrés dans la réhabilitation du boulevard Zighoud Youcef, toujours fermé, ainsi que le marché Boumezzou qui se trouve dans un état lamentable, et ce, devant deux hôtels haut standing ! «Comment expliquer que les procédures administratives pour l'étude des offres prennent plus que le temps nécessaire pour la réalisation des projets ?» s'est-il interrogé, citant, entre autres, le non-paiement des microentreprises qui viennent réclamer devant son cabinet, alors qu'il s'agit d'un conflit dans la prise de décision à cause d'interférences de prérogatives. Après les sévères mises en demeure adressées, il y a à peine quelques mois par l'ancien wali Noureddine Bedoui, avant son départ, le nouveau responsable de la wilaya a trouvé une APC en hibernation, minée par des scandales et des conflits internes. A 16 mois de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015, les choses n'incitent guère à l'optimisme. Ne faut-il pas, au final, donner un grand coup de pied dans la fourmilière du boulevard Zighoud Youcef ?