A l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, dont les festivités sont accueillies cette année par l'Algérie, une table ronde, intitulée « Tourisme dans les déserts : un défi pour la durabilité », a été organisée, hier, à l'hôtel El Aurassi, à Alger, par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (Unep). Le thème de cette table ronde rime justement avec celui choisi par l'Unep pour célébrer, aujourd'hui, le 5 juin, la Journée mondiale de l'environnement, baptisée « Déserts et désertification » et dont le ministre Cherif Rahmani est le président de la Fondation des déserts du monde. Sous l'appel du cœur « Ne désertez pas les zones arides ! », des responsables d'organismes nationaux et internationaux ont présenté plusieurs approches pour concilier la problématique du tourisme et du désert, mais aussi, et surtout, pour intégrer ces deux richesses dans le développement durable. Ainsi, M. Barré, représentant de l'Unesco, a traité du « Tourisme dans le Sahara pour la sauvegarde de la diversité culturelle et du développement durable ». Il relève la nécessité de sauvegarder les richesses culturelles que recèle la région du Sahara afin de revaloriser son atout touristique. M. Barré a cité plusieurs cas de coopération entre l'Unesco et le gouvernement algérien. Les deux parties ont convenu de créer un itinéraire du tourisme dans le Sud subsaharien avec un axe à Ghardaïa. Le conférencier appelle le gouvernement algérien pour lancer des actions « communes » dans le but de la protection de la biodiversité et la sauvegarde de la diversité culturelle. Pour sa part, Mlle Brahimi, chargée du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Alger, revient, dans sa communication « Le tourisme au Sahara : un outil de développement local intégré », sur les objectifs du millénaire pour le développement durable, tracés l'an 2000 par les Nations unies. La communauté internationale vise, à l'orée 2015, à réduire la pauvreté, à assurer une éducation universelle, à garantir l'égalité entre hommes et femmes et à atteindre le développement durable. Mlle Brahimi fait remarquer qu'en dépit des richesses naturelles du désert, les populations de ces régions vivent dans des conditions de pauvreté. Des projets à Adrar et à Ghardaïa Pour remédier à ce paradoxe, l'oratrice indique que le Pnud a lancé une stratégie avec le gouvernement algérien ciblant des projets de développement communautaire. En guise d'exemple, Mlle Brahimi cite les régions d'Adrar, de Béchar et de Ghardaïa qui ont bénéficié de projets de promotion d'un « tourisme durable ». Ces projets, explique-t-elle, s'effectuent selon une approche « intégrée » qui comprend l'éducation, la santé, la formation et l'encouragement de l'artisanat. Mlle Brahimi révèle que le Pnud a signé deux accords avec deux compagnies pétrolières étrangères afin de financer les projets d'Adrar et de Ghardaïa. De son côté, M. Devanley, du ministère français de l'Ecologie et du Développement durable, a présenté les facteurs pouvant promouvoir le tourisme durable dans les déserts. Un représentant de la Cnulcd, quant à lui, est intervenu à propos du tourisme comme outil contre la désertification. En conclusion, M. Bouchdjira, représentant du ministère du Tourisme, souligne que l'ensemble des interventions ont relevé l'importance du désert algérien dans la relance du tourisme et, donc, du développement durable. Le mode opérateur, qui ne fait pas l'unanimité, doit être élaboré dans une stratégie nationale, explique-t-il. A noter que plusieurs communications ont été présentées en anglais, ce qui n'a pas facilité la tâche à la presse nationale. Par ailleurs, le premier prix de l'exposition internationale Dessins d'enfants est revenu à un bambin chinois de 9 ans.