Le film documentaire intitulé Au cœur de la steppe, réalisé par Mustapha Henni et Abdellah Tikouk, respectivement journaliste et réalisateur à l'ENTV, et projeté, hier, au siège de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA) à la Safex, n'a pas échappé aux critiques de certains responsables et journalistes qui étaient conviés. Ce film, qui retrace l'évolution de la steppe algérienne, les dégradations qu'elle a subies, les interventions pour sa réhabilitation et la lutte contre la désertification, est jugé loin d'être didactique et qualifié de « médiocre ». Le ministre délégué chargé des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, présent à cette occasion, n'en pense pas moins, estimant que « ce documentaire a été présenté dans un certain désordre ». Aux yeux du ministre, ce reportage devait répondre à certaines questions par l'image et non par le commentaire. Cela même si Ould Kablia pense que le film a délivré des vérités historiques, notamment celle de constater que la désertification a été l'œuvre de l'homme et que ce sont des scientifiques qui ont réalisé ce travail et pas la décision politique. Mustapha Henni se défend d'avoir comme seul objectif à travers la réalisation de ce film de « rendre hommage aux professionnels de la steppe ». Pour le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, l'Algérie a « suffisamment de moyens pour récupérer les 4 millions d'hectares restant de la steppe, sur les 7 millions affectés par la désertification ». « Nous sommes en mesure, dans quelques années, de venir à bout des 4 millions d'hectares qui n'ont pas encore été récupérés, et ce, de façon magistrale », a estimé le ministre. M.Barkat a toutefois préféré ne pas répondre aux nombreuses questions posées par les journalistes au cours des débats. Ce faisant, la steppe, qui s'étale sur 23 wilayas du pays, est estimée à 32 millions d'hectares, dont 7 millions ont subi durant plusieurs années les effets de la désertification. Depuis la mise en place du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) en 2000, quelque 3 millions d'hectares ont été récupérés, soit 40% de la surface affectée. La réhabilitation de cette première partie va permettre de satisfaire 75% des besoins du pâturage d'ici 2009 contre 55% actuellement et 25% avant l'année 2000, a fait savoir le président du Haut commissaire au développement de la steppe, Belkacem Gasmi. Il a précisé que le programme de réhabilitation du reste de la steppe devrait consentir quelque 40 millions de dinars pour récupérer d'ici 2009 une autre tranche de 2 millions d'hectares.