Le gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahdha doit passer la main à un cabinet d'indépendants le 8 janvier, a annoncé hier le syndicat UGTT, médiateur des négociations censées sortir la Tunisie d'une profonde crise. «Les membres du Dialogue national (les négociations entre islamistes et opposants, ndlr) ont convenu que le 8 janvier serait la date de la prise de fonction de Mehdi Jomaâ et de la démission officielle d'Ali Laârayedh», a déclaré Bou Ali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'UGTT, à l'issue de nouveaux pourparlers hier. Mehdi Jomaâ, un indépendant actuellement ministre de l'Industrie, a été désigné, mi-décembre lors de pourparlers entre les islamistes au pouvoir et l'opposition, pour former un cabinet d'indépendants et conduire le pays à des élections en 2014. Le Premier ministre, Ali Laârayedh, et son parti Ennahdha ont promis de passer la main une fois la future Constitution adoptée. L'examen de celle-ci à l'Assemblée nationale constituante doit débuter le 3 janvier. En parallèle, la formation de la future instance électorale, qui devra organiser les législatives et la présidentielle, doit être achevée au plus tard le 7 janvier, a précisé M. Mbarki. La classe politique s'est donnée jusqu'au 14 janvier, au 3e anniversaire de la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali à l'issue de la révolution tunisienne, pour achever la formation du nouveau gouvernement et adopter la Constitution.