L'augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique semble être pour bientôt. En effet, un groupe de travail chargé d'étudier les modalités de traitement de ce dossier a été installé, hier, sous la présidence de Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale. L'installation de ce groupe de travail a été faite « conformément aux instructions du chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem », est-il précisé dans un communiqué du ministère en charge du dossier. Cela intervient quelques jours seulement après l'annonce faite par le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, selon laquelle la revalorisation des salaires des enseignants de son secteur devrait être scellée lors d'une tripartite à la fin juin ou au plus tard début juillet. La centrale syndicale a désavoué Harraoubia, en mettant en exergue l'impossibilité de préparer un tel rendez-vous crucial en un laps de temps si court. L'organisation de Abdelmadjid Sidi Saïd s'est dite attachée toujours à la tenue de cette rencontre au début de la rentrée sociale. Mais le nouveau chef du gouvernement semble déterminé à aller vite en besogne en chargeant déjà - à moins de dix jours de sa nomination à la tête de l'Exécutif en remplacement de Ahmed Ouyahia - une équipe de se pencher sur cette question. Cela consolide M. Harraoubia qui est, en toute vraisemblance, autorisé à faire une telle déclaration. Le nouveau chef de l'Exécutif a mis du baume au cœur des travailleurs le jour même où il a officiellement pris ses fonction en déclarant que la priorité de son gouvernement va vers la révision de la Constitution, mais aussi et surtout vers l'augmentation des salaires. Déjà à la tête du FLN, M. Belkhadem avait fait de cette revendication son cheval de bataille au point d'afficher clairement son désaccord total avec son prédécesseur Ahmed Ouyahia. Ce dernier avait déclaré, rappelle-t-on, que « l'augmentation des salaires est une revendication pressante mais pas légitime ». M. Ouyahia, qui s'est attiré les foudres des syndicats autonomes et des centaines de milliers de travailleurs, a conditionné toute revalorisation salariale par un accroissement de la productivité, la bonne maîtrise de l'inflation et un taux de croissance hors hydrocarbures considérable. Le président Bouteflika l'a, certes, conforté dans sa logique, le 23 février 2006, lors de son discours à l'occasion du 50e anniversaire de la création de l'UGTA. Mais il lui a en même temps demandé de s'échiner « le plus vite possible » sur cette question avec les partenaires sociaux afin de trouver une « issue satisfaisante pour tout le monde ». C'est ainsi que le gouvernement Ouyahia avait entamé le travail avec le patronat et l'UGTA sur les conventions collectives de branches en envisageant de tenir une tripartite « décisive » en septembre. Avec l'arrivée de M. Belkhadem à la tête du gouvernement, les choses semblent s'accélérer. Cet empressement du gouvernement à sceller le dossier des salaires vise surtout à rétablir la paix sociale. Il faut donc s'attendre à des rencontres marathoniennes ces jours-ci pour préparer les assises de la tripartite qui risque de se tenir pour la première fois en été.