Belkhadem veut en finir le plus tôt possible avec cette question. C'est parti! L'épineux dossier de la Fonction publique connaîtra enfin son épilogue. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a installé hier, un groupe de travail chargé d'étudier les modalités de traitement du dossier des salaires des travailleurs de la Fonction publique. C'est ce qu'a rapporté un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Ce groupe de travail, présidé par le ministre, a été installé conformément aux instructions du chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem. L'initiative traduit la volonté du nouveau chef du gouvernement à régler définitivement la revendication longtemps brandie par les travailleurs qui est l'augmentation salariale. Elle intervient, faut- il le souligner, quelques jours seulement après le changement effectué à la tête du gouvernement. La question de l'augmentation des salaires était, rappelons-le, la pomme de discorde entre l'ancien chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia et son successeur. En tant que secrétaire général du FLN, ce dernier avait toujours réitéré que l'augmentation des salaires est une revendication légitime. D'ailleurs, sa nomination à la tête de l'exécutif a donné une lueur d'espoir aux 1,5 million de travailleurs de la Fonction publique. «Nous nous attellerons durant notre mandat à répondre aux attentes du front social et à améliorer le pouvoir d'achat des Algériens», a déclaré M.Belkhadem juste après sa désignation. Comme il a exprimé son souhait de reprendre le plus vite possible le processus de négociation avec le partenaire social, pour en finir avec ce dossier qui traîne depuis plusieurs mois. Contrairement à l'avis d'Ouyahia et même du président de la République qui pensent qu'une augmentation peut avoir des conséquences néfastes sur l'activité économique, Belkhadem estime que les indices macroéconomiques sont favorables à une augmentation du revenu mensuel.Soutenu par le MSP et les partis de l'opposition, M.Belkhadem n'a jamais cessé de plaider pour une révision des salaires. Alors que la date de la tripartite n'est pas encore fixée, l'augmentation des salaires semble être définitivement réglée. L'installation de ce groupe vient confirmer l'engagement du gouvernement de Belkhadem à concrétiser cette revendication pressante qui était à l'origine de plusieurs mouvements de protestation déclenchés dans différents secteurs de la Fonction publique. Ce qu'il faut souligner, c'est que la décision d'une hausse des salaires des travailleurs du secteur économique pourrait constituer, d'une part, un véritable danger pour l'économie, et, d'autre part, susciter une «bouderie» patronale. ces derniers , même s'ils ne s'opposent pas à une revalorisation salariale, suggèrent, à l'image de la CAP, une nouvelle grille qui tienne compte de l'évolution économique et de celle des catégories sociales et professionnelles. Ce n'est pas tout, le gouvernement s'apprêterait à jouer une autre carte, celle d'aller vers la réduction des charges sociales pour les patrons. Mais, cela ne doit pas aboutir à l'abandon de la piste d'une réelle étude sur la stabilité salariale à long terme.