Dans le cadre de l'orientation arrêtée par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat pour le développement du tourisme domestique, comme étant la base de toute promotion touristique, l'ONAT a mis en place un programme en faveur des nationaux. Il vise à développer le tourisme saharien. La réussite de l'opération d'inauguration initiée par l'envoi du premier groupe des travailleurs de Sonatrach a entraîné l'organisation d'une opération similaire au profit des familles des travailleurs de la société Sonelgaz et les familles des travailleurs de l'Education nationale au nombre de 150 à l'occasion des vacances d'hiver programmées depuis hier dans le Grand-Sud, pour des séjours à Tamanrasset avec circuit dans le Hoggar. Selon un communiqué de l'opérateur, «cette démarche a été réalisée en collaboration avec Tassili Airlines et Air Algérie, qui ont consenti des réductions de 50% sur les billets». C'est une manière d'encourager le tourisme domestique. Mais si ces initiatives sont louables, force est de reconnaître qu'elles constituent une petite action qui a une portée symbolique. Beaucoup de travail attend les opérateurs. Le prix du transport constitue toujours une contrainte. On a beau promouvoir des prix attractifs, il reste exorbitant et constitue un obstacle, d'autant plus qu'on s'adresse à une clientèle à revenu modeste. Il faut savoir aussi que les réductions des compagnies aériennes ne sont en fait que de 50% sur des blocs sièges. Pour relancer le tourisme domestique, il faut également améliorer l'accueil, valoriser les terroirs et les cultures et surtout transformer les territoires en destinations. Nos territoires doivent être davantage attractifs. Mohamed Amine Hadj Saïd, ministre du secteur, a récemment déclaré : «Une destination ne peut être construite que sur un tourisme domestique performant», citant la France comme référence avec ses 83 millions d'arrivées de touristes étrangers et 180 millions de voyages en France. Mais si nous voulons réussir, cela suppose un certain effort et surtout que le tourisme doit être érigé en priorité nationale. Si le tourisme en général et domestique en particulier est une vraie chance pour l'Algérie, il convient de sortir du cycle «annonces-effets d'annonce». Le «citoyen touriste» ne doit plus être considéré comme un citoyen de seconde zone par les agences de voyages et les hôteliers. Il n'est pas uniquement un Algérien, c'est un citoyen du monde. Il réfléchit et raisonne comme les mêmes citoyens à l'autre bout du monde, auquel il dispute le droit d'une bonne prestation. En plus, il faut signaler que le tourisme domestique n'est pas un sujet récent en Algérie. Pour rappel, à l'hôtel Hilton, le 9 décembre 2010, s'est tenue une rencontre sur la promotion du tourisme interne, présidée par Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat de l'époque. L'objet de la rencontre était de souligner l'importance du développement d'un tourisme interne comme moteur de croissance de l'économie nationale, qui vient en complément du tourisme international.