La ville de Mouzaïa vit depuis plusieurs mois sous le diktat de plusieurs bandes. Moins d'un mois après l'assassinat d'un quadragénaire par un déficient mental en plein centre-ville et en plein jour, voilà que la ville de Mouzaïa sombre de nouveau dans le cycle de la violence. C'était jeudi dernier, au niveau du boulevard du 1er Novembre, aux alentours de 19 heures, au moment où de nombreux citoyens faisaient paisiblement leurs derniers achats avant de rentrer chez eux. Tout semblait calme et une ambiance bon enfant régnait en cette douce soirée de janvier, à la veille des célébrations de Yennayer et du Mouloud, lorsqu'une altercation pour un simple malentendu entre deux jeunes hommes éclate dans un restaurant. Vite maîtrisée par les riverains, tout semblait rentrer dans l'ordre. Seulement voilà, l'un des deux protagonistes ne l'entendait pas de cette oreille, continuait à proférer des insultes à l'encontre de son rival et le menaçait avec un couteau. Devant cette atmosphère qui commençait à devenir tendue et les injures qui fusaient de toutes parts, un commerçant, Ali A., spécialisé dans la réparation et le flashage des démodulateurs, connu et apprécié par toute la population locale, sortit de son local pour appeler au calme et à la raison le jeune agitateur. Ayant mal accepté la remarque, le jeune, qui vient juste de sortir de prison, selon nos sources, après avoir purgé une peine de cinq ans, pousse violemment le commerçant et lui porte un coup de couteau au menton avant de s'en prendre à son fils venu prêter main forte à son père agressé. S'ensuit alors un lynchage de l'agresseur par plusieurs jeunes, furieux de voir à chaque fois la quiétude de la cité perturbée par des énergumènes, et où furent utilisées toutes sortes d'armes blanches, des barres de fer, couteaux, canifs, manches en bois, etc. L'on déplore plusieurs blessés, dont trois grièvement atteints : le commerçant, son fils, blessé au visage et au bras, nécessitant vingt-sept points de suture, et l'agresseur qui a été soigné au pavillon des urgences de la polyclinique de Mouzaïa, avant d'être présenté le lendemain au procureur de la République près le tribunal d'El Affroun. L'arrivée de la police, puis des renforts de la sécurité de Blida ont permis d'éviter le pire, puisque l'on a appris que des jeunes allaient faire une descente en ville pour laver l'affront dont avait fait l'objet leur camarade. Cet énième épisode de violence pose de nouveau et avec gravité le problème de l'insécurité qui règne à Mouzaïa et de l'utilisation d'armes blanches de toutes sortes pour la moindre rixe. Les citoyens interpellent les services concernés pour renforcer la sécurité et mener une lutte efficace contre ce fléau. La ville de Mouzaïa vit depuis plusieurs mois sous le diktat de groupuscules qui imposent leur loi et sèment le désordre dès qu'une altercation éclate. Quant aux autorités locales, les habitants de Mouzaïa leur demandent d'être un peu plus présentes sur le terrain pour être à l'écoute des problèmes qu'ils vivent et réfléchir ensemble pour trouver des solutions aux problèmes endurés par ceux qui les ont élus afin d'améliorer leur quotidien.