Le syndicat d'entreprise du complexe laitier algérien (Colaital), une des filières du groupe Giplait, a déposé hier un préavis de grève à partir de mercredi prochain, explique Ali Khelili, secrétaire général du syndicat et également membre du bureau national de la fédération UGTA de l'agroalimentaire et du syndicat du groupe Giplait. Colaital est un des fournisseurs principaux de la capitale et des régions du centre du pays en lait en sachet, dont le prix est subventionné par l'Etat depuis des années. Le syndicat a décidé de monter au créneau au moment où l'approvisionnement en lait en sachet connaît des perturbations, dont les conséquences sont visibles suite à la hausse des prix des différentes marques de lait en poudre ou de lait conditionné en boîtes de tétra pack. Le syndicat de Colaital exige l'actualisation de la convention collective des travailleurs de la laiterie et fromagerie de Boudouaou, relevant de Colaital et la régularisation de la situation des travailleurs classés dans la catégorie 9. Selon un communiqué diffusé hier par le syndicat de Colaital, les travailleurs expriment des revendications liées aux primes de rendement et aux modalités de promotion. «Les réunions du syndicat avec les directions de Colaital, de Giplait ou du ministère de l'Agriculture pour prendre en charge les préoccupations exprimées par les travailleurs n'ont été suivies d'aucune mesure concrète», regrette le syndicat. Selon le même document, le syndicat dénonce le fait que les responsables concernés «refusent le dialogue». «Les portes sont fermées devant toute tentative d'aboutissement d'une quelconque négociation», précise-t-on dans le même communiqué. Selon Ali Khelifi, joint hier par téléphone, la direction du groupe Giplait a été sollicitée pour intervenir dans ce que le syndicat qualifie «de mauvaise gestion». Les capacités de production estimées par le passé à 500 000 sachets par jour ont baissé à 400 000, alors que l'entreprise s'est dotée de nouveaux équipements «pouvant maintenir la production à 600 000 sachets/jour», accuse le syndicat qui dit détenir des preuves sur la mauvaise gestion. M. Khelifi parle, entre autres, de «gaspillage». «De grandes quantités de lait vont à l'égout», révèle-t-il. Le secrétaire général du syndicat pointe du doigt les responsables des unités de production. «Des dysfonctionnements font que le lait cru de vache collecté par l'entreprise soit mélangé avec du lait fabriqué à base de poudre importée. Lé préjudice financier est énorme», accuse M. Khelifi. Ce mouvement de protestation, qui risque de créer la panique auprès des consommateurs, sera étendu au niveau national. Selon M. Khelifi, un conseil national du syndicat UGTA du groupe Giplait se réunira au cours de la semaine prochaine. «Toutes les filiales du groupe risquent d'être paralysées, si le conseil national adopte le mot d'ordre pour une grève. La situation est intenable dans toutes les filiales. Les travailleurs réclament une amélioration des conditions de travail, mais aussi un redressement des outils de travail. Il n'y a pas longtemps, nos unités produisaient des yaourts, des fromages et autres dérivés de lait, mais aujourd'hui, elles sont à peine capables de couvrir les besoins en lait en sachet», soutient M. Khelifi.